Les défenseurs de l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme face aux attaques dont font l’objet les requins, toutes espèces confondues.
Ce lundi 28 octobre, différents médias ont titré " Requins, quand le prédateur devient une proie menacée ". En effet, le requin a beau être un prédateur redoutable et redouté, il n’est pas à l’abri des menaces exercées par son pire prédateur : l’Homme.
A ce sujet, l’ONG Shark Advocates International, a fait part de ses inquiétudes la semaine dernière en marge d’une conférence internationale sur les espèces migratoires qui s’est tenue à Bergen, en Norvège.
" S’il peut inspirer la terreur parmi les baigneurs, le requin atterrit plus souvent à son tour dans les assiettes ", observent divers médias qui citent plusieurs petits plats à base de la viande de requins comme la célèbre saumonette en France, et les "fish and chips" très prisés en Grande-Bretagne.
Mais les principales préoccupations des écologistes se fondent sur la pratique du "finning" qui consiste à découper les ailerons des requins et à rejeter à la mer les animaux, souvent encore vivants. "C’est comme si on coupait les bras et les jambes d’une personne. Ne reste plus que le tronc. Sans nageoires, ils ne peuvent pas nager, ils ne peuvent pas respirer, ils ne peuvent pas manger. Ils coulent au fond de la mer", s’insurge Rebecca Regnery, directrice adjointe de Human Society International.
Pour répondre à une demande de plus en plus croissante en ailerons, des dizaines de millions de requins sont ainsi capturés chaque année par les pêcheurs. Les ailerons sont en effet très demandés dans la cuisine traditionnelle chinoise, alors que sa viande est massivement consommée en Europe. Ce qui est pire : les requins sont souvent servis à table à l’insu de bon nombre de consommateurs. "Les gens ne s’en rendent pas compte parce qu’on ne l’appelle pas comme ça, mais ils mangent du requin", déplore Sonja Fjordham, présidente de l’ONG Shark Advocates International.
Ainsi, malgré son nom qui laisse à penser à du saumon, la saumonette servie en France est à base de roussette ou d’aiguillat, des espèces de petits requins, de même que certains "fish and chips" consommés en Grande-Bretagne. Autre exemple, le fameux veau de mer n’est autre que le requin-taupe, dont les populations sont menacées dans l’Atlantique et qui font l’objet d’un moratoire en Europe.
Au sommet de la chaîne alimentaire, le requin joue un rôle prépondérant dans la régulation de l’écosystème dans les fonds marins, selon les scientifiques, qui s’inquiètent de la menace qui plane aujourd’hui sur 20% des espèces de squales.