Le procès fleuve du commandant Francesco Schettino, celui qui était aux commandes du paquebot Costa Concordia au moment où celui-ci a échoué près de l’île de Giglio en janvier 2012, s’ouvre aujourd’hui.
Le tribunal de Grosseto en Toscane s’apprête à accueillir le retentissant procès du capitaine
Francesco Schettino dont la date d’ouverture effective avait été repoussée au mercredi 17 juillet suite à la grève des avocats italiens mardi dernier.
Chargé provisoirement d’« homicides multiples par imprudence, abandon de navire et dommages à l’environnement », l’Italien de 52 ans s’est bel et bien présenté au Théâtre Moderne de Grosseto la semaine dernière, mais il n’y est resté finalement qu’une quinzaine de minutes. Selon le quotidien en ligne Les Echos Républicain, le commandant montrait une certaine nervosité face à la presse venue en masse pour couvrir ce procès historique.
Il faut dire que 300 journalistes internationaux s’apprêtaient à faire le déplacement. Pour sa part, le principal sujet de convoitise n’a pas hésité à témoigner son hostilité à la presse, justifiant sur Il Messaggero que « ce n’est pas une fête de village » et qu’ « il y a des gens qui sont morts et un homme qui cherche à expliquer ». Il a ainsi expliqué au journal qu’il avait demandé ce mardi 9 juillet, date à laquelle devait débuter son procès, à ce que « les télévisions soient bannies du tribunal » afin d’éviter que les audiences ne se transforment en « show médiatique ».
S’expliquant sur l’une des charges qui pèsent sur son client, celle de l’ « abandon de navire », Me Domenico Pepe a soutenu qu’ « il y a eu une erreur d’interprétation sur l’histoire ». « Le navire était incliné à 90 degrés, (M. Schettino) est tombé dans une chaloupe de sauvetage », avait argumenté l’avocat, rajoutant que son client « a toujours fait de son mieux et était l’un des commandants les plus respectés ».
Pour rappel, à part la maison mère de la compagnie Costa Croisières et le commandant, cinq autres personnes se sont retrouvées mêlées à cette affaire dont le directeur de l’unité de crise de Costa Roberto Ferrarini, le timonier indonésien Jacob Rusli Bin et trois membres d’équipage mais ces derniers ont été autorisés à négocier leur peine. Ils devront être fixés sur leur sort le 20 juillet.
Pour sa part, de longs mois de procès attendent le commandant de 52 ans qui verra défiler à la barre 347 témoins de l’accusation et une centaine d’autres cités par ses avocats.