En Italie, une fusillade raciste contre des Africains a créé un électrochoc à un mois des élections. Chose inattendue, l’auteur de la fusillade reçoit un flot de messages de solidarité.
Il s’appelle Luca Traini et arbore un crâne rasé laissant apparaître un tatouage d’inspiration nazi. Samedi 3 février, cet Italien de 28 ans, originaire de Tolentino a commis l’atroce. Une virée mortelle au volant de sa voiture dans les rues de Macerata durant deux heures.
A plusieurs reprises, il a ouvert le feu. Ses cibles semblent avoir été bien choisies : des personnes "de couleur", d’après la quasi-totalité des médias transalpins. Bilan : 6 personnes blessées, cinq hommes et une femme, originaires du Mali, du Ghana et du Nigeria selon l’agence de presse Agi. Après cette fusillade, le jeune homme s’est arrêté devant le monument aux morts. Son interpellation par la police, rapide et sans qu’il oppose de résistance, a été filmée par les caméras de télévision. Avant d’être interpellé, Luca Traini a eu le temps de nouer un drapeau italien en cape et de faire un salut fasciste en criant "Viva Italia !". Il a reconnu les faits immédiatement. Il a expliqué aux enquêteurs que la mort d’une jeune femme de 18 ans dont le corps avait retrouvé découpé en morceaux dans des valises avait été "le déclencheur" de son action.
Selon Europe 1, l’avocat de Luca Traini a expliqué au cours d’une conférence de presse que son client reçoit de nombreux message de soutien. "Ces messages continuent d’arriver, de tous bords politiques. Il s’agit de gens ordinaires la plupart du temps, des gens de gauche, de droite aussi bien sûr", a déclaré Me Giancarlo Giulianelli. Ces personnes veulent essentiellement le soutenir en lui donnant de l’argent mais selon l’avocat, Luca Traini "ne veut pas de soutien financier". Il a notamment demandé que cet argent évoqué pour sa défense soit "envoyé à des familles italiennes en difficulté". Pour Me Giancarlo Giulianelli, l’élan de solidarité autour de son client "donne une idée de la situation" après la gestion de la question migratoire ces dernières années.