Les scientifiques sont bouleversés et surpris par la présence d’oxygène moléculaire dans le nuage de gaz qui entoure la comète 67P, cible de la sonde européenne Rosetta.
La communauté scientifique est stupéfaite face à la présence "incompréhensible", "mystérieuse" et à la fois "bouleversante" d’oxygène moléculaire, du dioxygène, O2, dans le nuage de gaz qui entoure la comète 67P, cible de la sonde européenne Rosetta.
Une grande surprise pour les scientifiques
Sa présence est loin d’être anecdotique car il s’agit de la troisième espèce la plus abondante après la vapeur d’eau (H2O) et le dioxyde de carbone (CO2), est-il indiqué dans la revue Nature qui a publié cette découverte ce mercredi. "Nous avons été extrêmement surpris par ce résultat", témoigne Kathrin Altwegg, physicienne à l’université de Berne et responsable principale de Rosina, l’instrument de haute précision embarqué à bord de Rosetta ayant effectué ces mesures. Elle a précisé que les vérifications ont été multipliées pour qu’ils soient sûrs de leur coup. Résultat : les quantités d’oxygène varient au même rythme que le dégazage de la comète.
De nombreuses questions autour de la provenance du dioxygène
Compte tenu de la quantité du dioxygène, 3,8 % en moyenne, il ne peut que provenir du noyau même de la comète. "Nous pensons que le dioxygène est piégé dans la glace d’eau", précise Olivier Mousis, spécialiste des comètes au laboratoire d’astrophysique de Marseille et coauteur de l’étude sur les propos du Figaro. Toutefois, la provenance de ce dioxygène est encore inexpliquée. De nombreuses questions se posent notamment sur son éventuelle existence dès les premiers instants du Système solaire ou s’est-il formé sous l’impulsion des rayonnements très intenses du Soleil primitif ou d’éventuelles explosions d’étoiles environnantes ?
Un véritable énigme autour de cette découverte à bord de Rosetta
Il s’agit d’une découverte très surprenante, a déclaré Nicolas Biver, astronome à l’Observatoire de Paris et spécialiste des comètes. Jusqu’à aujourd’hui, personne n’avait vraiment cherché à détecter du dioxygène car cela semblait improbable qu’il puisse y en avoir. Après cette découverte, les observations faites par les télescopes spatiaux doivent être reprises afin de s’assurer si cela ne pourrait pas modifier l’interprétation des données. "Mais nous sommes de toute évidence devant une véritable énigme", a confié l’astronome.
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