Près d’un an après le lancement de l’opération "Wuambushu", Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des Outre-mer, ont lancé, ce mardi 16 avril, l’opération "Mayotte Place Nette" pour lutter contre l’immigration irrégulière, la délinquance et l’habitat illégal sur l’île aux parfums. Marie Guévenoux en a détaillé le contenu de ce nouveau plan d’action.
L’opération de lutte est préparée depuis plusieurs mois par les services de l’État, en concertation avec les élus mahorais, est présentée par Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des Outre-mer lors d’une conférence de presse. "Ca demande un travail collectif pour mettre une opération pareil, c’est un travail de longue haleine", s’accordent à dire Frédéric Veau, directeur de la police nationale et Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale.
Face aux crises auxquelles Mayotte est confrontée, "nul ne peut rester indifférent. Ces circonstances appellent à des réponses fortes et font de Mayotte un territoire prioritaire de l’Etat", souligne la ministre.
Plus de moyens d’action
Depuis ce mardi 16 avril, "Mayotte Place Nette" a démarré dans un des villages de l’île, Doujani. Marie Guévenoux affirme clairement les objectifs de cette opération qui va être menée dans plusieurs communes, villages, jusqu’au mois de juin.
En 11 semaines, c’est 1300 bangas (NDLR cases ) qui vont être détruits pour 1500 personnes à reloger, 60 individus ont été identifiés par les autorités. Marie Guévenoux a annoncé qu’une enveloppe de 5 millions d’euros a été débloquée pour reloger 700 personnes.
La ministre, le directeur de la police et de la gendarmerie nationale ont insisté sur la hausse des effectifs engagés du côté des forces de l’ordre. 1700 gendarmes, policiers et militaires sont déployés sur le terrain ce qui représente 1 gendarme pour 350 habitants contre 1 / 1000 habitants dans l’Hexagone. A cela, il faut ajouter qu’un 4e local de rétention administratif et temporaire a été créé.
En renfort des unités déjà présentes, une nouvelle va être créée ; un appel à candidatures de gardiens de la paix va être lancé dans les territoires d’Outre-mer, pour faire face aux violences.
Si Mayotte est confrontée régulièrement à des scènes de violences "parfois mortelles" Marie Guévenoux a par ailleurs déclaré que "le territoire est violent de façon permanente", mais "moins violent" qu’il y a 8-10 semaines.
25 000 personnes expulsées en 2023
Marie Guévenoux, Frédéric Veau, et Christian Rodriguez sont également revenus sur les chiffres autour des résultats de l’année dernière menée dans le cadre de l’opération Wuambushu. Ainsi, 25 000 étrangers ont été expulsés, 592 passeurs ont été arrêtés dont 510 condamnés. Et 700 bangas ont été détruits.
"L’opération Wumbushu a eu un résultat significatif où le mérite va aux agents de l’Etat qui ont agi avec courage, détermination et exemplarité", assure Marie Guévenoux. En 4 années, 2600 kwassas kwassas ont été interceptés pour 110 000 étrangers issus des pays des Grands lacs ou des Comores, reconduits, soit 84 % de plus qu’en 2020.
"C’est un pas de plus vers le retour à la paix sociale pour les habitants mahorais", vient conclure Marie Guévenoux.
#EnDirect 🔴 I Lancement de l’opération MAYOTTE PLACE NETTE
Suivez la conférence de presse de @mguevenoux, ministre déléguée chargée des Outre-mer ⤵️ https://t.co/3mJ6gpEn5U
— Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer (@Interieur_Gouv) April 16, 2024