Pour expliquer ce refus, l’Etat hébreu a mis en avant son droit de mener sa propre investigation.
"Nous rejetons une commission internationale. Nous sommes en discussion avec l’administration Obama pour faire en sorte que notre enquête ait lieu", a déclaré Michael Oren, ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, sur la chaîne américaine Fox News. Certains membres du gouvernement Netanyahu auraient prévu de mettre en route une enquête israélienne à laquelle pourraient participer des observateurs étrangers.
"Israël est un Etat démocratique. Israël a la capacité et le droit d’enquêter par lui-même, de n’être un objet d’enquête pour aucune commission internationale", a souligné l’Ambassadeur israélien Oren dans son intervention télévisée.
De son côté, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qualifie le raid israélien "de "terrorisme d’Etat". Et lui d’annoncer qu’il demanderait au président américain Barack Obama de prendre "des décisions courageuses" lors de leur prochaine rencontre à la Maison Blanche prévue ce mercredi 9 juin.
Les autorités turques ont pour leur part indiqué qu’elles continueraient à maintenir la pression pour parvenir à la mise en place d’une commission d’enquête indépendante. Intervenu sur la chaîne CNN, le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, n’a pas manqué de remettre en cause la crédibilité d’une éventuelle enquête 100% israélienne. Selon lui, le rejet israélien d’une enquête internationale démontre que l’Etat hébreu veut entretenir des zones d’ombre sur les faits réels entourant le raid.
"Nous voulons connaître les faits. Si Israël refuse, (...) c’est une preuve supplémentaire de sa culpabilité. Ils ne sont pas assez sûrs d’eux pour affronter les faits", a-t-il lancé.
Une fois alertée du raid israélien contre la flotille humanitaire pro-palestinienne, le Conseil de sécurité de l’ONU avait réclamé l’ouverture d’une enquête internationale. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait proposé la mise en place d’une commission présidée par l’ex-Premier ministre néo-zélandais Geoffrey Palmer et composée de représentants d’Israël, des Etats-Unis et de la Turquie. Notons que cette dernière a payé le plus lourd tribut lors de l’attaque israélienne de ce 31 mai. Neuf Turcs ont en effet trouvé la mort à bord du "Mavi-Marmara", l’un des six bateaux de la flotille internationale, lors de l’abordage sanglant mené par l’armée israélienne.
Par ailleurs, le Rachel-Corrie, un autre navire transportant de l’aide humanitaire pour Gaza, a aussi tenté ce samedi de forcer le blocus naval. Mais la marine israélienne l’a intercepté, et cette fois sans faire usage de la force. Le bateau a été arraisonné au port israélien d’Ashdod. Et ses 19 passagers et membres d’équipage sont depuis dimanche en cours d’expulsion. Sept d’entre eux sont arrivés hier en Jordanie. Et les douze restants, dont la Nobel de la Paix irlandaise Mairead Maguire, devraient quitter ce matin Israël et s’envoler vers Dublin.