En visite au Liban, la candidate du Front national à l’élection présidentielle Marine Le Pen a de nouveau expliqué les grandes lignes de sa politique internationale. Elle rencontrait pour la première fois le président libanais Michel Aoun, qui s’est franchement dit opposé à ses pensées.
Le président libanais Michel Aoun est le premier chef d’Etat que la candidate du Front national à l’élection présidentielle Marine Le Pen rencontre à l’étranger. A Beyrouth, les autorités soutiennent que tous les candidats à la présidentielle française sont les bienvenus. Le fondateur du mouvement En marche ! Emmanuel Macron avait déjà été reçu au mois de janvier dernier, rappelle Le Figaro.
Marine Le Pen avait déjà été reçue par le Premier ministre égyptien Chérif Ismaïl et par le ministre polonais des Affaires étrangères Radosław Sikorski. Cette visite au Liban était une tribune internationale supplémentaire pour la candidate du parti de l’extrême droite française qui entend poser ses pions sur l’échiquier international, à deux mois du scrutin.
A son arrivée, Marine Le Pen avait été reçue avec de grands signes d’honneur au palais présidentiel de Beyrouth. D’ailleurs, à peine arrivée, elle a promis devant la presse et à plusieurs reprises de revenir au Liban en tant que "cheffe d’Etat"après son élection à la tête de la République française. Mais elle a surtout rappelé certaines positions : selon elle, le président syrien Bachar al-Assad serait "la seule solution viable" pour le retour de la paix en Syrie.
Au Liban, la question du soutien à Bachar al-Assad est une question très sensible. Le pays est resté sous tutelle syrienne jusqu’en 2005 et est toujours traversé par des divisions politiques et confessionnelles entre musulmans et chrétiens. Marine Le Pen, qui prône l’arrêt de l’immigration en Europe, a salué "le courageux et généreux Liban", accueillant un million de réfugiés syriens pour quatre millions d’habitants.
Mais l’accueil réservé par le président Michel Aoun à Marine Le Pen était plutôt glacial, contrairement à l’accueil protocolaire au début de la visite . La présidente du Front national a été reçue dans une immense salle, mais le chef de l’État libanais s’est contenté d’une très brève poignée de main, restant à une distance considérable de la candidate à l’élection présidentielle française. Il n’a d’ailleurs pas hésité à manifester son désaccord avec la candidate frontiste, arguant une "profonde méconnaissance du contexte du Proche et Moyen-Orient" de la part de cette dernière.
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