Patrick Balkany a dénoncé son ancien allié, Didier Schuller devant les juges mercredi 22 mai.
Le procès des Balkany s’est poursuivi mercredi 22 mai devant le tribunal correctionnel de Paris, a rapporté FranceInfo. Ce jour-là, le Patrick Balkany comparaît notamment pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, blanchiment de corruption et prise illégale d’intérêts. Debout à la barre, tous ses gestes sont destinés à montrer qu’il n’a rien à se reprocher. Il a ainsi expliqué qu’il n’a jamais essayé de cacher de l’argent, "j’ai passé mon temps à essayer de ramener l’argent qui était en Suisse, l’argent de mon père", a-t-il signifié.
Durant le procès, le tribunal est revenu sur l’origine des fonds suisses du patrimoine des Balkany. Mais il a commencé par parler de Didier Schuller, l’homme qui a fait ces révélations fracassantes. Et Patrick Balkany en a profité pour étriller son ancien allié devant les juges.
Didier Schuller a fait des déclarations au tribunal le 24 octobre 2013. Dans cette lettre, il a énuméré les biens que les Balkany possèdent : un palais à un palais à Marrakech, une résidence de luxe à Saint-Martin et l’usufruit du moulin de Giverny. "Je suis heureux de voir que ce que je pensais être du financement politique a pu profiter à d’autres fins et sans doute personnelles", a-t-il conclu.
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Et devant les juges, Patrick Balkany a enfoncé Didier Schuller en disant que ce dernier est parti pendant 7 ans aux Bahamas, "il est parti très longtemps monsieur le président". Le maire a aussi indiqué que son ancien allié s’est exilé en 1994 quand l’affaire de corruption Schuller-Maréchal a éclaté.
Pour faire le show, l’accusé a imité Charles Pasqua : "On se demandait : ’mais où est donc passé Monsieur Schuller ?’", a-t-il dit avec une grosse voix provoquant le sourire de l’assistance.
Il s’est par la suite demandé pourquoi la justice a accordé autant d’importance aux déclarations de Didier Schuller. Alors que c’est un homme en fuite, le plus recherché de France et qui a fait changer le cours de l’Histoire dans une élection présidentielle.
À cette remarque, le président du tribunal, Benjamin Blanchet s’interroge : "Comment ?", "Monsieur Balladur vous le dira lui-même", a répondu le maire. "Je le vois rarement", a répliqué le président, provoquant des rires dans la salle.
Concernant des fonds "destinés au RPR des Hauts-de-Seine", d’un montant entre 7 et 10 millions de francs et que Didier Schuller a également affirmé avoir déposé sur un compte en Suisse. Patrick Balkany a martelé qu’il n’a jamais été chargé de ramasser de l’argent pour les partis. Pour expliquer ce transfert d’argent, le prévenu a réitéré qu’il a ouvert des prêts à l’étranger et a déposé l’argent emprunté sur des comptes en Suisse pour pouvoir le transférer dans une banque française.
Mais cet argument n’a pas convaincu le président et le substitut du procureur qui ont été intransigeants.
Avant la suspension de l’audience, ce dernier lui a demandé des explications sur l’expression "banque restante". "On ne va pas jouer à ce petit jeu-là monsieur le procureur, on est quand même des adultes", a répondu le prévenu.
Le procès qui va durer quelques semaines se poursuit jusqu’au 20 juin.
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