Le président syrien Bachar al-Assad a déclaré qu’il "attendait de voir" si son homologue américain fraîchement élu Donald Trump allait changer la politique de son pays vis-à-vis de la Syrie. C’est la première fois que l’homme fort de Damas s’exprime après la présidentielle américaine.
Le président syrien Bachar al-Assad a réagi pour la première fois depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis dans une interview exclusive accordée à chaîne de télévision portugaise RTP retransmise en partie par la chaîne d’État syrienne, le 15 novembre. Il a rappelé que le nouveau locataire de la Maison-Blanche avait tenu "des propos prometteurs sur la nécessité de combattre les islamistes". L’homme fort de Damas veut donc prendre au mot le président américain élu.
Bachar al-Assad s’est dit prêt à échanger avec Donald Trump au sujet de la guerre qui dévaste son pays depuis 2011, mais reste sur ses gardes, attendant d’abord un signe de Washington. "C’est pour cette raison que nous sommes très prudents dans notre jugement à son égard, mais disons que s’il combat les terroristes, bien sûr, nous serons ses alliés, un allié naturel avec les Russes, les Iraniens", a-t-il préjugé.
Pendant sa campagne, Donald Trump s’est interrogé sur la pertinence de soutenir les rebelles syriens, minimisant le but officiel de son prédécesseur Barack Obama qui réclamait le départ de Bachar al-Assad. Il a aussi observé que, même s’il n’aimait pas le président syrien, il est évident à ses yeux que ce dernier combat Daesh aux côtés de l’Iran et de la Russie.
Dans une interview à la BBC, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, estime que Donald Trump a raison de vouloir travailler avec la Russie contre Daesh en Syrie, mais il l’exhorte aussi à favoriser des réformes politiques pour empêcher le groupe terroriste de recruter davantage.
Staffan de Mistura pense qu’une victoire à long terme contre Daesh requiert une "approche complètement nouvelle". "En d’autres termes, une sorte de décentralisation politique en Syrie. Autrement, beaucoup d’autres gens, malheureux en Syrie, pourraient rejoindre Daesh alors qu’ils sont en train de combattre l’organisation terroriste", explique-t-il.
Suivre l’actualité de la Syrie.
Lire notre dossier sur le président syrien Bachar al-Assad.