Après l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015, le gouvernement français a mis en application le plan Vigipirate qui vise à sécuriser le pays tout entier contre les attaques terroristes. Mais cette mesure ne convient pas forcément à tous, car un bar-tabac a été contraint de mettre ses clés sous la porte à cause de ce plan. Le propriétaire attaque l’État en justice.
Le Clovis a été un bar-tabac sous la direction de Philippe Da Fonte. Ce buraliste a ouvert sa boutique à proximité d’une synagogue de Reims. Le patron de ce bar-tabac aurait perdu entre 28 000 et 30 000 euros de chiffre d’affaires par mois à cause de la mise en place du plan Vigipirate vers le début de l’année 2015, après l’attentat de Charlie Hebdo. Ces chiffres ont été relevés par un rapport d’expertise commandé par le buraliste. Il a dû fermer sa boutique, car il a fait faillite.
Selon le patron du bar-tabac, cette faillite a été causée par la présence jour et nuit des militaires et des blindés qui sécurisent le quartier et notamment la synagogue de Reims. De plus, selon le patron du Clovis interrogé par les journalistes de RTL, les clients ne peuvent pas stationner près de son bar-tabac. "Personne n’avait le droit de s’arrêter : il y avait des barrières partout (pendant) cinq-six mois. Ça a plombé le chiffre d’affaires. Je me suis retrouvé sans boulot, sans bistrot, sans appartement, sans rien du tout", a-t-il confié.
Convaincu que c’est la mise en place du plan Vigipirate qui a causé sa faillite, Philippe Da Fonte a décidé de porter plainte contre l’État, l’auteur de ses misères. Avec son avocat, Me Ludot, il a assigné l’État devant le tribunal de Châlons-en-Champagne. Il réclame une compensation estimée à 400 000 euros pour les préjudices causés par le plan Vigipirate.
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