Jean-François Nativel, président de l’association Océan Prévention Réunion, s’exprime sur la crise requin évoquant les causes, conséquences et solutions possibles.
En direct sur le plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion, le président de l’association OPR commence par dresser un constat : "un changement de localisation depuis 2011 avec des attaques graves qui touchent la zone balnéaire qui avait été épargnée pendant 50 ans. On constate aussi dans les années 80, une évolution sur la population de requin."
"Dans les années 70, début des années 80, c’était des requins de récif qui attaquaient essentiellement des chasseurs sous-marins en eau claire. À partir de 1988, ça a commencé à être des attaques en eau turbide après des pluies dans des embouchures, donc un nouveau type de requins, des requins bouledogue."
"La turbidité de l’eau est endémique à La Réunion avec 750 ravines et la moitié des records de pluviométries, c’est un fait établi. Il ne faut pas mélanger turbidité liée aux eaux de pluies et une qui serait due à une pollution."
Pour ce qui est de la prolifération des requins, Jean-François Nativel pointe du doigt : "À partir de 1999, on a arrêté la pêche de ces prédateurs côtiers qui ont pu se réapproprier un petit peu toute cette zone à la faveur de la création d’une réserve marine qui a enlevé les activités qui étaient susceptibles de les repousser".
"Une grande sensibilité envers le requin qui fait que maintenant tuer un requin est devenu comme un crime."
Quant à la proposition d’une pêche au requin, Jean-François Nativel déclare : "La pêche va servir, on est face à un poisson qui est très malin. Il y a des solutions, une pêche ciblée, localisée sur ces gros prédateurs. Il ne s’agit pas d’aller enlever les requins de la mer mais seulement de protéger 15 kilomètres sur 208 kms de pourtour. Ce qui est raisonnable au point de vue écologique. Je rappelle que le développement durable, c’est laisser une place à l’humain dans la nature. "