Le mouvement anti-Moubarak en Egypte tend à se radicaliser. Hier, le bilan s’est alourdi à six morts et plus de 70 blessés suite à des heurts entre manifestants et policiers. Plus de 500 arrestations ont également été effectuées après la décision du ministère de l’Intérieur d’interdire les manifestations.
Les autorités égyptiennes ont aussi durci la censure de l’Internet, principalement les réseaux sociaux comme Facebook ou les sites mini-blogs comme Twitter. Une mesure contournée par les concernés et vivement décriée par la communauté internationale.
Malgré la répression, la détermination de la rue ne faiblit pas. Hier, un groupe qui se présente " pour la démocratie en Egypte ", très actif sur internet, a envoyé à ses sympathisants un SMS ou texto appelant à une nouvelle journée d’action pour vendredi. Le collectif demande aux destinataires du message de " faire savoir à tout le monde que nous aurons des manifestations de masse vendredi, après la prière, partout en Egypte ". Une démarche qui semble bénéficier d’un solide soutien de la communauté internationale.
Les Nations Unies, par la voix de son secrétaire général Ban Ki-moon, invitent les autorités égyptiennes à saisir l’opportunité des manifestations pour " s’intéresser aux problèmes légitimes du peuple ".
Même son de cloche à La Maison Blanche. Dans un communiqué, le président américain Barack Obama appelle le gouvernement égyptien à saisir " une occasion importante pour se montrer sensible aux aspirations du peuple et de mener des réformes politiques, économiques et sociales qui peuvent améliorer sa vie et aider à la prospérité de l’Egypte".
Des positions appuyées par Hillary Clinton qui demande aux autorités égyptiennes de ne pas perturber le fonctionnement des réseaux sociaux sur internet. La secrétaire d’Etat américaine appelle aussi les protagonistes de la crise égyptienne à faire preuve de "retenue".
Hier mercredi 26 janvier, des milliers d’Egyptiens (environ 15 000) sont descendus dans la rue pour réclamer le départ de leur président Hosni Moubarak, qui est au pouvoir depuis 30 ans. Les forces de sécurité qui ont reçu l’ordre d’appliquer la " tolérance zéro " ont fait usage des balles caoutchoutées. Bilan : trois morts, dont deux civils et un policier. Ce dernier aurait été victime de jets de pierres au Caire. Ce qui porte à six le nombre de victimes en deux jours de révolte.