Combien vaut la marque Roland-Garros ?
La marque Roland Garros vaut 200 millions d’euros, selon une étude récente. Nous avons fait 500 dépôts de marque à propos de Roland-Garros et d’autres actifs de la fédération.
Le dossier de la modernisation du tournoi de Roland-Garros entre dans sa dernière ligne droite. Quelle est la position de la Fédération française de tennis (FFT) sur le sujet ?
Nous sommes vraiment sur un enjeu qualitatif et non pas financier, même si Roland-Garros génère l’essentiel des recettes de la fédération avec 140 millions d’euros de revenus, sur 170 millions au total. 70 % de ses recettes sont redistribuées : 40 % au niveau des ligues, comités départementaux et clubs, et 30 % dans les actions fédérales. De 8 à 10 millions sont par ailleurs consacrés à l’entretien courant de l’enceinte de la porte d’Auteuil. Mais aujourd’hui, notre stade souffre à la fois d’un manque d’installations couvertes, en cas d’intempéries, et d’un manque d’espaces. Nous devons nous aligner sur des standards internationaux plus élevés. Les espaces dédiés aux joueurs sont insuffisants et pas assez confortables. Le public pourrait également être mieux accueilli.
Il a été dit que Paris a quasiment gagné la partie…
En changeant de posture, c’est-à-dire en proposant un bail de 99 ans et en acceptant un système de rémunération variable de sa concession, Paris a certes marqué des points le mois dernier. Mais la décision n’est pas prise et la délocalisation a toujours ses fervents partisans. L’assemblée fédérale des 12 et 13 février tranchera. Selon son choix, nous aurons une autre fédération, voire un autre tennis français. Un éventuel déménagement se traduirait par un nouveau modèle. Nous aurions plus d’espace. Nous pouvons imaginer des activités connexes, par exemple en matière de formation, mais aussi un centre de recherche sur la technologie du sport. Mais l’investissement ne sera pas le même.
Comment envisagez-vous de financer ces projets ?
Le projet parisien, qui implique des travaux par tranches sur trois ans et quelques perturbations, est chiffré à 250 millions d’euros. Le montant de celui de Gonesse est du double. Pour Marne-la-Vallée et Versailles, il est encore un peu plus élevé. La concession de la Ville de Paris arrivant à échéance en 2015, le nouvel équipement retenu devra être livré au plus tard en 2016. Quelle que soit la solution, elle sera portée par la fédération car il n’est pas question de faire entrer des capitaux privés à Roland-Garros. Concernant le projet parisien, nous envisageons un emprunt de 150 millions d’euros sur vingt-cinq ans, auxquels s’ajouteraient 20 millions de subventions de la Ville de Paris, 20 autres millions de subventions publiques. Quant au solde, il serait assumé par la fédération sur ses fonds disponibles. Si nous déménageons, l’effort d’épargne serait bien évidemment supérieur. En complément, nous pourrions développer des activités à l’année.
Quel premier bilan faites-vous de la libéralisation partielle du secteur des jeux en ligne ?
Cette libéralisation a été présentée par certains comme un eldorado. Ce n’est pas du tout mon analyse. L’action de la FFT dans ce domaine est dictée par notre volonté de protéger l’intégrité de notre sport et non par des motifs financiers, car nous sommes les gardiens, sur notre territoire, de la crédibilité de notre discipline. Le pari sportif, ce n’est pas une opportunité économique mais un vrai risque en matière d’intégrité sportive. Or le tennis est d’autant plus en risque que c’est un sport attractif [le deuxième support de paris après le football, NDLR] et un sport individuel.
Source : Les Echos