Dans un peu moins de 10 jours François Fillon arrive à la Réunion. Même si son programme n’est pas encore arrêté, on peut se demander quels seront les grands dossiers abordés par le Chef du Gouvernement. Prix de la bagasse, mais surtout la possible entrée de la Réunion au sein de l’espace Schengen, sont les principales pistes de réflexion actuelles.
Première question : Qui sont les ministres qui emboîteront le pas au numéro un du Gouvernement ? visiblement la liste n’est pas encore arrêtée. On parle du Ministre des transports, pourquoi pas celui de l’industrie… Marie-Luce Penchard, Secrétaire d’Etat en charge de l’Outre-Mer sera bien entendu du voyage.
Deuxième question : quels seront les grands dossiers abordés ? D’abord et sans nul doute celui des transports à la Réunion. Cela ne fait maintenant aucun doute que le Premier Ministre vient participer à l’inauguration officielle de la Route des Tamarins.
Le monde agricole quant à lui attend fiévreusement une annonce du prix de rachat de la bagasse aux planteurs de canne.
Le Gouvernement, dans sa politique de valorisation de l’énergie durable a déjà promis une augmentation du prix de rachat de la tonne de bagasse. Interrogé sur la question, Jean-Yves Minatchy, Président de la Chambre d’agriculture estime que le minimum devrait être de 16 euros par tonne.
Mais ce qui pourrait changer davantage le profil de la Réunion, serait l’entrée du département dans l’espace Schengen. Il s’agit d’un accord déjà présent entre les pays membres européens et qui autorise la libre circulation (sans formalité de contrôles) des personnes.
Concrètement l’entrée de la Réunion au sein de l’espace Schengen entraînerait la fin des contrôles d’identité entre l’île et la Métropole. Le déplacement aérien serait assimilé à un vol intérieur.
Les touristes étrangers disposeraient d’un même visa valable autant pour Paris, Bruxelles ou la Réunion.
A noter que depuis ce mois-ci, les Mauriciens n’ont plus besoin de visa pour voyager dans l’espace Schengen. Cet allègement des documents nécessaires pour voyager en Europe facilite la vie de nos voisins de Maurice. Cependant, cette mesure met le doigt sur une carence qui affecte la liberté de circulation des personnes entre La Réunion et Maurice.
Jusqu’à présent cet accord est valable pour la grosse majorité des pays membres, mais sont exclues toutes leurs parties géographiques non-européennes. En clair l’Outre-mer est actuellement exclu de l’espace Schengen. La venue de François Fillon pourrait voir l’annonce de la fin de cette exception pour la Réunion.
Qu’est-ce que l’Espace Schengen ?
Il désigne un espace de libre circulation des personnes entre les États signataires de l’accord de Schengen, nom de la bourgade luxembourgeoise où il fut signé le 14 juin 1985, et de la convention d’application de l’accord du 19 juin 1990, entrée en vigueur le 26 mars 1995.
Au sein de l’Union européenne, il s’agit d’un espace de libre circulation des personnes entre les États signataires de l’accord de Schengen. comprend aujourd’hui vingt-deux des vingt-sept membres de l’Union européenne (UE). L’Irlande et la Grande-Bretagne peuvent participer à tout ou partie de l’acquis Schengen. Chypre demeure pour le moment en dehors de cet espace, de même que la Bulgarie et la Roumanie. La Norvège et l’Islande, extérieurs à l’UE, ont un statut d’associé qui leur donne tous les droits sauf celui de participer aux décisions.
Le principe de la liberté de circulation des personnes implique que tout individu (ressortissant de l’UE ou d’un pays tiers), une fois entré sur le territoire de l’un des pays membres, peut franchir les frontières des autres pays sans subir de contrôles. Pour se déplacer, il n’a plus besoin de passeport et, par exemple, les vols entre destinations de l’espace Schengen sont considérés comme des vols intérieurs.
Un État ne peut rétablir les contrôles qu’en cas d’atteinte à l’ordre public ou à la sécurité nationale et après consultation des autres États du groupe Schengen.