Les dirigeants des 20 pays les plus riches du monde étaient réunis au Canada ce weekend avec l’intention de trouver une solution commune à la crise et d’en sortir définitivement. Mais, durant les deux jours de rencontre, ces grandes puissances ont eu du mal à s’entendre sur les moyens à mettre en œuvre. Ainsi, les mesures prises par ces dernières sont loin des ambitions de départ.
C’est sur fond de manifestations anti-G20 particulièrement violentes que le sommet s’est déroulé ce weekend au Palais des congrès du Toronto métropolitain. L’ambiance dans la salle de réunion n’était pas meilleure. Ce G20 de Toronto a mis au jour les intérêts économiques très différents des 20 grandes puissances économiques. Chaque pays avait une idée précise de la situation et son propre plan de sortie. Les dialogues s’en trouvaient alors difficiles à instaurer.
L’un des principaux sujets à controverse fut la réduction des déficits publics entamée notamment par les pays européens. Ce plan d’austérité à la sauce européenne est loin d’être du goût de la Maison Blanche. Cette dernière compte en effet sur la relance de la consommation du Vieux Continent pour booster sa production et du coup, lutter contre le chômage qui atteint des sommets aux Etats-Unis. Par ailleurs, l’éternel problème de la monnaie chinoise a été une nouvelle fois mis au tapis à Toronto. Barack Obama a fait des pieds et mains pour obtenir de la Chine l’évaluation du yuan mais c’était peine perdue. Le président chinois Hu Jintao a une fois de plus montré que la Chine ne veut pas se laisser dicter ses choix économiques, surtout monétaires. Toutefois, plus optimiste que jamais, Barack Obama salue la décision de la Banque centrale de Chine du 19 juin de favoriser une plus grande souplesse dans la fluctuation du yuan.
Par ailleurs, l’instauration de la taxe bancaire a aussi alimenté les débats lors de ce sommet. Farouchement défendu par Paris et Berlin, le projet a reçu un accueil glacial de la part des autres nations avec en tête le Canada et les pays émergents. Finalement, aucun accord international n’a été trouvé sur ce point, mais la Chancelière allemande Angela Merkel et le Président français Nicolas Sarkozy se sont félicités de voir que taxer les banques est reconnu comme légitime par le G20. Chaque pays est donc libre de choisir d’y procéder ou non. Ainsi, Nicolas Sarkozy a d’ores et déjà annoncé que cette mesure figurera sur le budget français de 2011. Grâce à cette taxe, la France compte alors récupérer 1 milliard d’euros.
Au final, dans un communiqué, les pays du G20 se sont entendus à dire que la croissance mondiale est "fragile et inégale". Ils se donnent alors comme priorité de renforcer cette reprise fragile et s’engagent à rééquilibrer la demande mondiale. Par ailleurs, le G20 appelle à "certains pays émergents" d’assouplir leur taux de change et mentionne du bout des lèvres la taxe bancaire en laissant le choix au pays de l’appliquer ou non. Enfin, les 20 grandes puissances du monde s’engagent à réduire de moitié leur déficit public d’ici à 2013.