Hier à Washington, la nouvelle patronne du FMI Christine Lagarde a donné sa toute première conférence de presse au cours de laquelle elle a livré les grandes lignes de sa présidence. Il s’agit d’un premier pas plutôt réussi, d’après plusieurs médias.
Christine Lagarde a franchi haut la main son premier test, en répondant avec brio notamment aux questions pièges posés par les journalistes au sujet de ses compétences, mais également sur l’affaire Dominique Strauss-Kahn.
Suite à une question qui pointait ses lacunes en économie, la nouvelle directrice du Fonds monétaire international a mis en avant ses talents de dirigeante. " Tous les chefs d’orchestre ne savent pas nécessairement jouer du violon, de la harpe ou du violoncelle, mais j’essaierai d’être un bon chef d’orchestre ", a-t-elle fait valoir.
Pour ce qui est de sa politique à la tête du FMI, Christine Lagarde a assuré qu’elle allait travailler dans la continuité, en poursuivant les réformes entamées par son prédécesseur, en particulier, la réforme de la gouvernance du Fonds. " Je m’inscrirai dans la lignée de ce qui était engagé ", a-t-elle fait savoir. D’après elle, l’économie mondiale avait " rebondi ", tournant définitivement la page de la crise financière de 2007 à 2009.
Première femme DG du FMI, Christine Lagarde souhaite à présent ouvrir l’institution à la diversité. Ainsi, elle s’engage à donner plus de pouvoir aux pays émergents, qui étaient jusqu’alors sous-représentés au sein de cette organisation internationale. Première décision annoncée hier, la création d’un poste de quatrième directeur général adjoint. Un poste qui devrait revenir au Chinois Min Zhu, qui n’est autre qu’un ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn. Cette nomination a longtemps été sollicitée par la Chine, et pour laquelle la nouvelle patronne du FMI a promis d’apporter toute son attention.
Au cours de son point de presse, Christine Lagarde a régulièrement cité le nom de son prédécesseur Dominique Strauss-Kahn, mais s’est refusé à tout commentaire sur le scandale ou la justice américaine. " Ce serait l’honneur des médias que de respecter la présomption d’innocence ", et de " prendre le temps nécessaire afin d’avoir plus de sagacité dans le jugement ", a-t-elle insisté.
Parmi les grands dossiers de Christine Lagarde à la présidence du FMI figure en pôle position la crise grecque. Sans parler de la dégradation de la légitimité économique du Portugal, mais également des plans d’aide pour l’Irlande et l’Espagne.