Lancé sur l’affaire Woerth-Bettencourt, le chef de l’Etat a affirmé que c’était « une honte » de l’avoir accusé d’avoir « ramassé des enveloppes » d’argent liquide chez l’héritière de L’Oréal, avant de prendre la défense de son ministre.
C’est « un homme honnête, compétent, qui vient de subir la calomnie et le mensonge pendant trois semaines », et qui a « toute [s]a confiance » pour mener à bien la réforme des retraites. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs ironisé sur la concomitance des révélations de l’affaire avec la mise en œuvre de cette réforme, avant de préciser qu’il avait conseillé à son ministre de démissionner de son poste de trésorier de l’UMP.
Mais le Président ne s’est pas attardé sur la question, sûrement pour prouver à quel point cette affaire « est une perte de temps » par rapport à ce que les gens attendent de lui, « une chose très simple », selon lui, les sortir de la crise.
Nicolas Sarkozy a rapidement répondu à une question de David Pujadas sur les autres « affaires » dans lesquelles ont été impliqués certains de ses ministres, en faisant l’inventaire des « avancées » qu’il avait effectuées en matière de « République irréprochable ». « La France n’est pas un pays corrompu », a-t-il martelé, même si il a admis qu’il lui restait quelques « mauvaises habitudes ». Le chef de l’Etat a redit qu’un remaniement ministériel aurait lieu en octobre, après la réforme des retraites, et pas avant.
Il a ensuite abordé le coeur de cette « réforme nécessaire », qui sera présentée ce mardi en Conseil des ministres, en réaffirmant le point non négociable du départ à la retraite à l’âge de 62 ans, et en soulignant que grâce à elle, il n’y avait pas de risque que la France soit engagée « dans la même spirale » que la Grèce ou l’Espagne à cause de l’état de ses finances publiques.
Nicolas Sarkozy a ensuite redit l’importance de réduire les déficits publics via la suppression de postes de fonctionnaires. « Il faut qu’on fasse un effort. La France ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens », a-t-il asséné, appelant les collectivités territoriales, et « notamment les régions », à la « responsabilité », et à faire la même chose.
Cependant, le Président s’est refusé à employer le mot « rigueur » pour qualifier sa politique de réduction des déficits, lui préférant l’adjectif « rigoureux ». « Le mot “rigueur” ça veut dire baisser les salaires, je ne le ferai pas, augmenter les impôts, je ne le ferai pas. Rigoureux ça veut dire qu’on revient à l’équilibre (des comptes publics, ndr), je le ferai ».
Côté économie, le chef de l’Etat a redit qu’il se « refusait » à augmenter les impôts, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises pour ne pas faire baisser le pouvoir d’achat ou la compétitivité. La compétitivité, une obligation pour la France d’aujourd’hui selon Nicolas Sarkozy, parce que « nous vivons dans un autre monde que celui de 1950 », un monde global.
La seule façon de réduire le chômage est donc de travailler davantage, selon lui, chose faite grâce aux heures supplémentaires qui ont marqué « la fin des 35 heures ». Nicolas Sarkozy a ensuite égrené bon nombre de mesures déjà annoncées ces dernières semaines en matière de sécurité et d’éducation.
Enfin, le Président a réaffirmé qu’il n’avait « pas le droit d’avoir des ambitions présidentielles actuellement », pour ne pas disperser son énergie, toute entière dirigée vers l’action. Il a indiqué qu’il ne prendrait pas sa décision avant l’automne 2011.