Olivier Véran a rappelé que les ultramarins souhaitant rentrer à La Réunion ne figuraient pas sur la liste des personnes prioritaires aux tests PCR.
De nombreux ultramarins qui doivent prendre l’avion pour rentrer chez eux sont bloqués dans les aéroports, faute d’avoir les tests-Covid réalisés dans les 72 heures avant le vol.
Mais pour Olivier Véran, ces naufragés ne sont pas prioritaires.
Olivier Véran était interrogé par Philippe Naillet sur la difficulté pour les voyageurs ultramarins de présenter un test négatif PCR réalisé dans les 72 heures avant le vol.
Alors que certains laboratoires ne sont pas en mesure de fournir les résultats en trois jours.
Le ministre a répondu que "très clairement, la liste des personnes prioritaires pour les tests sont les personnes qui sont symptomatiques, qui sont cas contact, ou des personnels soignants et aides à domicile en contact direct avec des personnes vulnérables.
Nous ne pouvons pas élargir cette liste aux personnes amenées à voyager, car il y a des endroits où même pour les prioritaires, les délais se sont allongés", a-t-il expliqué, invitant "les personnes à anticiper la réalisation de leur prélèvement de l’ordre d’une semaine".
Des centaines de voyageurs ultramarins sont coincés dans les aéroports d’Orly ou de Roissy, et doivent faire face à des frais supplémentaires.
"Nous continuerons à développer des plateformes mobiles" de tests PCR, a précisé le ministre de la Santé. Un centre de dépistage a déjà été mis en place à Orly par plusieurs compagnies aériennes.
"Mon attention a été appelée par de nombreux ultramarins, dont des Réunionnais, qui sont actuellement en déplacement en métropole pour des raisons professionnelles ou familiales.
Ceux-ci m’ont fait part de leurs grandes difficultés pour regagner leur territoire d’origine. En effet, lors du retour, pour avoir le droit de monter à bord de l’avion, ils se trouvent dans l’obligation d’effectuer un test Covid PCR, 72 heures avant le départ. Or de nombreux laboratoires, en particulier dans certaine zones de métropole n’arrivent plus à faire face à l’afflux de dépistages. Ces établissements sont amenés à refuser de tester des voyageurs ultramarins car n’étant pas considérés comme une catégorie prioritaire. Quant aux personnes ayant pu subir ce test, le délai de 72 h pour obtenir le résultat semble rarement respecté ce qui les empêche d’embarquer, les oblige à rester sur place et à se faire tester à nouveau.
Monsieur le Ministre, une telle situation peut avoir des conséquences personnelles, psychologiques et financières très importantes, notamment pour les familles.
Il ne s’agit pas de remettre en cause la nécessité du dépistage et donc de son caractère obligatoire. Sa pratique est essentielle dans la lutte contre la propagation du virus e outre-mer. Afin d’améliorer la situation, il serait en revanche souhaitable que les personnes résidant ou travaillant dans ces territoires soient désromais considérées comme prioritaires. Leur situation particulière du fait de l’éloignement géographique de leur domicile et de l’obligation de prendre l’avion, unique moyen de transport, je le justifie."
"Suite au problème rencontré par les ultramarins lors de leur voyage en métropole, une question très légitime a été posée au ministre de la santé, Mr Olivier VERAN, par mon collègue Philippe NAILLET, appuyée par une seconde question de la députée Madame Manuela KECLARD-MONDESIR. Elles portaient sur les difficultés de centaines d’ultramarins d’obtenir un rendez-vous dans des laboratoires de métropole pour le dépistage de la covid19 et les retards dans les résultats.
D’une part, le ministre a affiché son désintéressement total à la situation de ces ultramarins en affirmant que ces voyageurs ne sont pas prioritaires ; et d’autre part, il a révélé à la représentation nationale son ignorance de la situation.
Comment expliquer sinon qu’il « invite les personnes devant voyager à anticiper la réalisation de leur prélèvement, de l’ordre d’une semaine » ? Alors que l’obligation de faire le test 72h avant le départ est la condition incontournable pour pouvoir prendre l’avion.
Nous constatons qu’il n’est pas prêt à mettre des moyens nécessaires pour satisfaire les besoins de ces citoyens.
Dans le cadre de mes activités parlementaires, j’ai dû moi-même et mon groupe saisir le Président de l’Assemblée Nationale sur justement ces résultats tardifs. C’est un réel problème pour nous ultramarins : le test obligatoire à 72h dont les résultats n’arrivent pas, c’est une atteinte à notre liberté de circuler.
Je demande que le ministre de la santé revoit sa position et je vais saisir dès aujourd’hui le ministre des Outre-Mer sur cette question très préoccupante."
Une fois de plus les originaires d’Outre-mer s’interrogent quant au manque de considération, dont ils sont victimes de la part du Gouvernement. Nous en voulons pour preuve la réponse du Ministre de de la Santé Olivier VERAN à la représentation nationale concernant les difficultés consécutives aux retards dans l’obtention des résultats des test de la Covid-19.
L’impossibilité de fournir une attestation négative de moins de 72h engendre l’interdiction d’accès pour nos compatriotes aux vols transatlantiques et toutes les conséquences en cascade en termes de dépenses supplémentaires, des pénalités pour les billets, l’hébergement, la restauration, etc…
La réponse du Ministre de la santé fut de déclarer avec une morgue propre à la suffisance de l’individu, que les originaires d’Outre-mer n’étaient pas considérés comme des personnes prioritaires sans proposer de solutions.
Ainsi par le manque d’imagination, il ne serait pas venu à l’idée du Ministre ni à aucun membre de ce Gouvernement de la nécessité de dédier quelques laboratoires avec une obligation de résultats pour satisfaire aux angoisses du retour de français originaires d’Outre-Mer.
Si certaines personnes ont encore des doutes sur la légitimité de la protestation du CREFOM sur la maltraitance dont nous sommes l’objet, elles en ont encore la preuve.
Le CREFOM s’indigne auprès de Madame MORENO Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, et de Monsieur Sébastien LECORNU Ministre des Outre-mer, afin de résoudre cette difficulté et faire démentir la sentence d’Aimé CESAIRE alléguant que les originaires d’Outre-mer sont de citoyens à part entière, ou entièrement à part.