"Il n’y a pas de délit de blasphème, n’en déplaise à l’archevêque de Toulouse", a répondu le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin à Monseigneur Robert Le Gall.
Après le discours d’E. Macron sur les caricatures du prophète Mahomet, Monseigneur Robert Le Gall a indiqué dans une interview vendredi, qu’on ne se moque pas impunément des religions. Invité sur RMC/BFM, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, n’a pas manqué de répliquer à l’archevêque de Toulouse.
"Il n’y a pas de délit de blasphème dans notre pays, n’en déplaise à Monseigneur l’archevêque de Toulouse, n’en déplaise à quelques responsables religieux, quelle que soit leur religion", a-t-il rétorqué. Cette réponse du ministre de l’Intérieur intervient après la prise de position de plusieurs représentants de la communauté catholique ces derniers jours, note 20 Minutes.
Au micro de France Bleu Occitanie, Mgr Robert Le Gall a affirmé que "la liberté d’expression a des limites" et que l’"on ne peut pas se permettre de se moquer des religions, (car) on voit les résultats que cela donne". Le responsable du diocèse de Toulouse a indiqué qu’on met parfois de l’huile sur le feu avec ces questions des caricatures de Charlie Hebdo et qu’il ne défend pas personnellement la liberté de blasphémer.
Cette prise de position a suscité de nombreuses réactions. Sans tarder, le patron de LFI, Jean-Luc Mélenchon ainsi que d’autres élus politiques ont réagi. Sur Twitter, le chef de la France insoumise a écrit "les digues sautent. Un évêque excuse les crimes. Robert Le Gall, archevêque de Toulouse, la liberté de blasphémer les religions est en cause", rapporte Huffpost.
De son côté, le ministre de l’Intérieur a rappelé que des journalistes étaient morts pour ces caricatures. A son avis, il y avait un goût très français de la moquerie, depuis la Révolution et même avant, de se moquer des puissants. "Et ben laissons les gens se moquer des puissants, y compris les puissants religieux et ceux qui ne veulent pas acheter Charlie Hebdo, ils n’achètent pas Charlie Hebdo", a martelé G. Darmanin.
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