Dans une lettre adressée à l’Organisation mondiale de la santé, une centaine de scientifiques ont alerté sur le risque grave d’infection des 500 000 touristes attendus au Brésil pour les Jeux Olympiques. Ils demandent un report ou un déplacement de cet événement sportif, prévu du 5 au 21 août 2016.
A deux mois et demi des Jeux Olympiques de Rio, 150 experts pressent l’Organisation mondiale de la santé à demander le report ou la délocalisation de la compétition à cause du virus Zika. Des professeurs de médecine, bio-éthiciens et autres scientifiques d’une dizaine de pays
évoquent leur inquiétude dans une lettre ouverte adressée à la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan.
"On fait courir un risque inutile, quand 500 000 touristes étrangers de tous les pays viennent assister aux Jeux et peuvent potentiellement être infectés par le virus et revenir chez eux où l’infection peut alors devenir endémique", écrivent les 150 spécialistes. "Notre principale préoccupation concerne la santé publique mondiale car la souche brésilienne du virus Zika affecte la santé d’une manière qui n’a jamais été observée auparavant", expliquent-ils.
Selon ces scientifiques, "ce n’est pas éthique de faire courir un tel risque seulement pour les Jeux qui peuvent de toute manière avoir lieu en les reportant ou en les déplaçant". Pour les experts, "si un tel scénario [une contamination] devait se produire dans des pays pauvres en Asie du Sud ou en Afrique encore épargnés, les conséquences pourraient être dramatiques". Le virus Zika occasionne une microcéphalie du foetus, une malformation grave et irréversible du crâne, et un développement incomplet du cerveau.
Ces experts rappellent la déclaration de l’OMS considérant l’épidémie de Zika comme une urgence de santé publique internationale. Pour autant, les responsables du comité olympique n’ont aucune intention de reporter les Jeux de Rio. Ils trouvent un écho auprès du directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), qui a indiqué qu’il n’y avait "aucune raison de santé publique justifiant une annulation ou un report des Jeux Olympiques".