Le rapporteur Christophe Sirugue prévient qu’il manque une quarantaine de voix pour faire voter la loi Travail. Il va avoir la lourde tâche de convaincre la majorité parlementaire sur l’une des réformes majeures du quinquennat du président de la République François Hollande.
Le député socialiste Christophe Sirugue est doué pour le compromis, observe Le Parisien à qui il a donné une interview exclusive. En effet, il a obtenu du gouvernement des marges de manœuvre afin de rendre acceptable le texte du projet de loi Travail portée par la ministre du Travail Myriam El Khomri. Il aura la lourde tâche de convaincre les députés de la majorité du bien-fondé du projet de loi sur la pertinence de l’une des réformes majeures du quinquennat du président de la République François Hollande.
Des amendements sont nécessaires au texte du projet de loi Travail, selon Christophe Sirugue. Le texte en question est fustigé par les manifestants depuis plus d’un mois. Sans ces amendements, le projet de loin n’obtiendra pas la majorité. Le rapporteur affirme que le comptage selon lequel il manquait au texte entre 60 et 70 voix pour être voté s’est fait au retour des vacances, avant que les députés aient pu se rendre compte de ce qui avait été écrit par la commission des Affaires sociales. Ce comptage ne serait plus exact et il manquerait près de 40 voix pour que le texte du projet de loi Travail pour obtenir une majorité.
D’après Christophe Sirugue, il y a des opposants à la loi Travail historiques à l’intérieur du groupe PS à l’Assemblée nationale. Ils sont environ une vingtaine. Depuis plusieurs années, ils ne votent plus les textes du gouvernement. Il y a ensuite ceux que le député appelle les opposants « de bonne foi », qui sont plusieurs dizaines. "Ceux-là ont des interrogations sur plusieurs points du texte comme le périmètre des licenciements et le risque inhérent aux accords d’entreprises. À défaut d’une clarification ou d’une modification du texte, ces derniers pourraient soit être sur un vote négatif soit rejoindre le camp des abstentionnistes", a expliqué le député.
Beaucoup de députés disent en privé craindre que la loi Travail favorise les licenciements. Pour Christophe Sirugue, avoir laissé dire dès le début que cette loi allait faciliter les licenciements est une erreur. "Cela fait partie des éléments qu’il va falloir que je continue à expliquer dans le détail. Il faut sortir de cette approche, qui a placé le débat sur cette impression que toutes les entreprises allaient licencier. Que cette loi était construite pour cela. Ce n’est pas vrai ! ", a-t-il dit.