Acheté à 60 millions de dollars par l’ancien président Marc Ravalomanana, l’avion présidentiel Air Force Two ne trouve pas preneur et perd déjà plus de la moitié de sa valeur.
« Cloué au sol et cuit par le soleil, il est aujourd’hui dévalué », écrit L’Express de Madagascar. Depuis trois ans, le Boeing 737-700, deuxième avion acheté par l’ancien président Marc Ravalomanana en 2008, ne trouve pas preneur, alors que « des pièces maîtresses de l’avion présidentiel seront périmées ce mois d’octobre », précise le quotidien.
« Les pièces d’un avion, même si l’appareil n’a pas volé depuis longtemps, doivent être remplacées lorsque la date limite de son utilisation est atteinte », explique le ministre des Finances et du Budget Hery Rajaonarimampianina.
Officiellement, Air Force Two a été acheté à 60 millions de dollars, mais la meilleure offre des repreneurs enregistrée jusque-là est de 24,8 millions de dollars seulement. De jour en jour, la valeur de l’aéronef se déprécie et la dernière proposition d’achat s’élevait à 24,5 millions de dollars.
Faute de propositions et de temps, les autorités seraient aujourd’hui prêtes à céder l’avion même pour moins de la moitié de sa valeur.
« Nous espérons pouvoir conclure avant la fin de ce mois, si l’offre et celui qui l’a fait remplissent les conditions requises. Le comité de vente va justement se pencher sur ces points », ajoute le ministre Hery Rajaonarimampianina.
A rappeler que le dernier vol de l’Air Force II remonte à février 2009, soit un mois avant le renversement de l’ancien président Marc Ravalomanana. Durant ces trois dernières années, l’appareil est resté immobilisé dans un hangar de l’aéroport international d’Ivato, à Antananarivo.
A Madagascar, l’acquisition de cet avion à des prix jugés « trop onéreux » a été au cœur des polémiques qui ont amorcé le début de la chute de l’ancien régime.
Marc Ravalomanana a été accusé d’avoir « mélangé son argent personnel à l’argent de l’Etat » pour l’achat de ce joyau de l’aéronautique. En juin 2009, la Cour criminelle d’Antananarivo l’a condamné par contumace à quatre ans de prison ferme, une peine assortie d’une amende de 70 millions de dollars, à titre de dommages et intérêts à verser à l’Etat malgache.
Source : L’Express de Madagascar