Certains suspects de la cellule islamiste démantelée en métropole envisageaient de se rendre en Syrie pour rallier des groupes jihadistes, selon le procureur de la République de Paris, François Molins.
C’est au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi 11 octobre que le procureur de Paris a révélé ce projet de voyage sur fond d’islamisation radicale.
Selon lui, deux personnes ont joué un "rôle clé" dans la préparation de ce séjour en Syrie. L’une d’elles entretenait des contacts à l’étranger et "servait de relais" pour les candidats au jihad. Tandis que l’autre s’est récemment rendue en Egypte et en Tunisie.
Sur les 12 suspects qui ont fait l’objet de
5 jours de garde à vue exceptionnelle, cinq ont été remis en liberté, alors que sept autres ont été présentés devant la justice ce jeudi matin. Le parquet de Paris a d’emblée requis leur incarcération, selon le procureur.
Une information judiciaire a ainsi été ouverte notamment pour "tentative d’assassinat en lien avec l’appartenance avec une religion, en relation avec une entreprise terroriste". D’après François Molins, trois juges ont été désignés pour conduire l’enquête.
La justice a évoqué "l’extrême dangerosité" du groupe islamiste après la découverte "d’éléments susceptibles d’être utilisés pour la fabrication d’engins explosifs" lors d’une perquisition menée mardi soir à Torcy, en Seine-et-Marne.
Outre un fusil à pompe et une arme de poing, ces éléments étaient "des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type cocotte-minute et des ampoules de phare. Ces produits peuvent permettre de fabriquer ‘des engins explosifs improvisés’", selon une source proche de la justice.
Aujourd’hui, l’enquête se concentre autour d’un certain Jérémy Bailly, 25 ans, "présumé leader du groupe" qui a été arrêté samedi à Torcy, en possession d’une arme chargée alors qu’il revenait d’une salle de prière. Les enquêteurs ont découvert chez lui une liste manuscrite d’institutions israélites, selon le procureur de Paris.
Jérémy Bailly était dans un premier temps soupçonné de s’être rendu "dans des camps d’entraînement à l’étranger". C’est en le surveillant que les policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) se sont retrouvés sur la piste de Jérémie Louis-Sidney. Ce dernier a été tué par la police lors d’une opération antiterroriste menée samedi à Strasbourg.
La police a procédé au démantèlement de la cellule islamiste dans plusieurs villes de métropole à la suite d’une attaque à la grenade contre une épicerie casher le 19 septembre à Sarcelles, dans la banlieue nord de Paris. Selon le procureur François Molins, cinq suspects au total, dont Jérémie Louis-Sidney, se trouvent dans le viseur de la police à l’issue de cet attentat antisémite.
Source : Le Figaro