Alors que les opérations de démoustification battent leur plein sur le département pour lutter contre le moustique aedes - vecteur du chikungunya et de la dengue -, de nombreux riverains affirment que l’insecticide utilisé tue les endormis.
Lors de l’épidémie de chikungunya qui a frappé la Réunion en 2006, de nombreux Réunionnais se sont plaints en découvrant des cadavres d’endormis dans leur jardin. L’insecticide utilisé lors des opérations de démoustification a été pointé du doigt mais pour l’heure, aucune étude n’a été réalisée.
Le fabriquant du seul insecticide autorisé en France dans la lutte anti-vectorielle explique toutefois que "ce produit est toxique pour les animaux à sang froid". En ce qui concerne les poissons, toutes les précautions sont prises par l’ARS (Agence Régionale de la Santé) car le risque est réel. Dans le cadre des opérations de démoustification, les points d’eau sont délimitées par une zone de sécurité établie à 100 mètres afin de ne pas contaminer les poissons.
Mais pour les endormis, aucune étude ne prouve le danger des pesticides. L’ARS affirme que le système mis en place dans le cadre de la pulvérisation est le plus performant. "Le système de dispersion du produit permet de jeter dans l’air quinze fois moins d’insecticide que d’habitude" affirme Jean-Sébastien Dehecq, enthomologiste de l’Agence Régionale de la Santé.
L’ARS applique autant que possible le principe de précaution mais le risque existe en fonction de la proximité des animaux à sang froid lors de la pulvérisation.
Du côté de l’insectorium du Port, la question du danger des pesticides pour les endormis reste entière. "On ne peut pas connaître les conséquences des opérations de démousification car aucune étude n’a été réalisée" souligne Blandine Cellier, animatrice pédagogique au sein de l’insectorium.
Une chose est sûre, pour protéger l’Endormi - symbole de la Réunion -, il est nécessaire de limiter le nombre d’opérations de démoustication en répétant les gestes simples qui permettent de lutter contre la prolifération des moustiques et donc, du chik et de la dengue.