La présidente de l’Argentine Cristina Kirchner est soupçonnée d’avoir couvert la responsabilité de l’Iran au cours d’un attentat en 1994 ayant fait 85 morts. Le procureur chargé de l’enquête avait été retrouvé mort en début d’année.
Cristina Kirchner, la présidente argentine, a été formellement mise en cause vendredi 13 février par un procureur validant son accusation pour entrave à la justice dans l’enquête sur l’attentat contre la mutuelle juive AMIA en 1994, à Buenos Aires, qui avait provoqué la mort de 85 personnes.
L’accusation visant Cristina Kirchner avait été formulée par le procureur Alberto Nisman avant que celui-ci, chargé de l’enquête sur l’attentat, ne soit retrouvé mort le 18 janvier dernier. Il assurait que le pouvoir argentin avait mis en place un plan visant à protéger l’Iran, soupçonné d’avoir commandité l’attentat, de poursuites judiciaires en Argentine.
Attaque antisémite
Le 18 juillet 1994, la mutuelle juive AMIA avait été la cible d’une attaque à la voiture piégée. L’incident a causé 85 morts et plus de 200 blessés, c’était le plus grand attentat meurtrier jamais occasionné dans le pays. La piste la plus proche avait été l’hypothèse d’une action commanditée par l’Iran. Toutefois en raison de plusieurs irrégularités et de la disparition de plusieurs preuves, l’enquête n’a jamais abouti. Les investigations ont pourtant été plus fortes après la prie en poste du procureur Alberto Nisman. En 2006, des mandats d’arrêt sont lancés contre plusieurs dirigeants iraniens. Toutefois, Téhéran a refusé de coopérer et les suspects n’ont pas pu être extradés.
La mort "mystérieuse" du procureur
L’affaire aurait pu se tasser là s’il n’avait pas connu un rebondissement conséquent début 2015. Le procureur avait accusé ouvertement la présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner d’avoir couvert les attentats de 1994. D’après ses dires, la première dame aurait cherché à protéger l’Iran de toute poursuite judiciaire afin de permettre à son pays un accès à un pétrole bon marché. Des déclarations qui ont fait l’effet d’une bombe et qui lui ont coûté la vie sachant que le 19 janvier, il a été retrouvé mort une balle à la tête. Les causes de sa mort n’ont pu être établies.
Actuellement, la justice est en train d’examiner la demande du procureur et décider ou non d’ouvrir une procédure judiciaire contre Mme Kirchner. Un dossier qui tombe vraiment mal sachant que l’Argentine est à dix mois de l’élection présidentielle.