Ingrédient de choix dans la cuisine réunionnaise, en salade ou gratin, le chou-palmiste est victime de son succès, en étant au cœur d’une économie parallèle. En effet, des braconniers n’hésitent pas à piller des espèces endémiques de palmiste rouge, blanc ou noir, qui sont menacés à terme d’extinction.
Deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Les risques pour une personne surprise à couper un palmiste endémique sont réels. Pourtant, les services du Parc national ont appréhendé depuis le début de l’année 5 braconniers et récupéré près de 250 choux-palmistes. Les prélèvements sauvages sont estimés à plusieurs milliers de végétaux.
Le Parc national, l’Office national des forêts (ONF), la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal) et la Brigade de la nature de l’océan Indien (BNOI) mutualisent leurs efforts et leurs moyens afin de lutter contre ce fléau qui menace ces espèces végétales.
Lorien, garde du Parc national, déplore les prélèvements illégaux de tangue, chou-palmiste et de bois rare. Après une heure de marche dans l’Est de l’île, il détaille les conséquences de l’implantation d’un de ces camps sur la nature. "Toute la zone a été défrichée et les arbres ont été coupés pour installer le camp. Et le deuxième impact très important sont les déchets organiques, la présence de plastique, de verre, de piles... qui vont polluer le milieu, et favoriser la prolifération de rats".
Une manière d’impliquer la population réunionnaise est de faire prendre conscience qu’une alternative légale existe. En effets, plusieurs planteurs cultivent et récoltent légalement des palmistes. La production est reconnaissable au poinçon apposé par l’ONF.