Dans un mail adressé aux 37 000 étudiants et 2 200 enseignants de l’université de Nantes, la présidente de l’université Carine Bernault a appelé à voter contre Marine Le Pen. Son initiative passe mal.
Son courrier daté du mercredi 13 avril a été adressé à l’ensemble de "la communauté universitaire" nantaise. Dans un message envoyé aux 37 000 étudiants et 2 200 enseignants de l’université de Nantes, la présidente de l’université Carine Bernault a appelé à voter contre Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. "Je vous appelle solennellement à voter le 24 avril pour faire barrage à l’extrême droite et donc au Rassemblement National", a-t-elle écrit. Celle qui préside l’université de Nantes depuis le mois de janvier dernier a reconnu le caractère inhabituel de son message, mais elle le juge "indispensable au regard des enjeux attachés à ce vote", rapporte Le Figaro.
Le message a rapidement circulé sur les réseaux sociaux et a indigné certains internautes et hommes politiques de droite. C’est le cas d’Axel Casenave, responsable des Jeunes Républicains de Loire-Atlantique qui a dénoncé les dérives politiques des présidents d’université. "Où est le devoir de réserve ? Où est le respect des opinions des étudiants ?", a-t-il lâché. De son côté, Sébastien Pilard, porte-parole de Reconquête, a qualifié ce message comme "une faute grave qui doit avoir pour conséquence une exclusion". Le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella a pour sa part dénoncé la prise de position de la présidente de l’université de Nantes comme une faute lourde. "Les étudiants ont raison de s’en scandaliser. Soyez libres : ne vous laissez pas dicter vos choix par les amis d’Emmanuel Macron !", a-t-il scandé.
Les enseignants ont également eu leur mot à dire après cette initiative de la présidente de l’université de Nantes. Sophie van Goethem, maître de conférences à l’Université de Nantes et conseillère municipale de la ville, a qualifié son appel comme "une atteinte à la neutralité du service public". Serge Slama, professeur de droit public à l’Université Grenoble Alpes, a de son côté insisté sur le fait qu’en tant que présidente, elle devait afficher une certaine neutralité. "Je ne parlerais pas de faute, mais d’ambiguïté.", a-t-il souligné. David-André Camous, enseignant-chercheur spécialisé en droit public à Sciences Po Lyon et avocat, rejoint cette idée d’ambiguïté. Interrogée par Le Figaro, l’université de Nantes a confirmé que "ce mail a bien été envoyé ce jour", mais n’a pas réagi à la polémique provoquée par l’envoi de ce message. "Quel que soit le résultat le 24 avril, vous pouvez compter sur mon engagement pour défendre nos valeurs", a souligné l’auteur du mail Carine Bernault.
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Présidentielle 2022 : France Universités appelle à voter contre l’extrême droite le 24 avril 2022https://t.co/OjL9Wbdsso#presidentielles2022 #Presidentielle2022 #Presidentielles pic.twitter.com/8oa5tNwLkf
— France Universités (@FranceUniv) April 12, 2022
Les dérives politiques des présidents d’université se poursuivent.
Voilà que Carine Bernault, Présidente de l’Université de #Nantes, appelle à voter contre une candidate aux #presidentielles2022
Où est le devoir de réserve ? Où est le respect des opinions des étudiants ? pic.twitter.com/UnGzsBbhdF
— Axel Casenave (@axel_casenave) April 13, 2022