Quatre jours après le naufrage du paquebot Costa Concordia au large de l’île du Giglio, les autorités italiennes déplorent la tragédie humaine, mais redoutent aussi un grave désastre écologique avec la fuite éventuelle des milliers de tonnes de carburant à bord.
Alors que l’immense bateau de croisière Costa Concordia reste encastré sur le flanc dans des rochers, le scénario catastrophe se dessine. Le naufrage représente "un très haut risque" pour l’environnement marin sur l’île du Giglio et sa réserve naturelle protégée, a déclaré ce lundi le ministre italien de l’Environnement, Corrado Clini. Les autorités italiennes estiment qu’"une intervention est urgente" pour empêcher la fuite des 2.380 tonnes de carburant qui se trouvent à bord.
"L’objectif est d’éviter que le carburant ne s’écoule du navire : nous travaillons sur cette question", déclare le ministre italien de l’Environnement. "C’est un gazole dense, lourd, qui pourrait se sédimenter dans les fonds, ce serait un désastre", ajoute-il, craignant le pire, "avec les effets, connus en pareil cas, sur la faune marine et les oiseaux".
Dès ce lundi, une équipe d’experts néerlandais travaillant pour le compte de la société Smit&Salvage s’est rendue sur la zone du naufrage pour tenter de sécuriser le navire et prévenir une éventuelle marée noire.
"D’après les premières constatations, le navire semble assez stable, il n’y aucune fuite, tout est sous contrôle pour l’instant", assure le maire du Giglio, Sergio Ortelli, sans cacher ses inquiétudes face à cette "bombe écologique qui se trouve à l’intérieur du navire". D’autant que les conditions météorologiques se sont considérablement dégradées ces dernières heures avec l’arrivée de la pluie accompagnée du vent.
Quant au bilan humain, les autorités font désormais état de six morts, dont deux Français, un Italien, un membre d’équipage péruvien. On dénombre également une soixantaine de blessés et 29 disparus. Deux couples de Français et deux Américains demeurent recherchés, tandis qu’un passager dont la nationalité n’est pas connue a été repêché ce lundi.
Pour autant, les sauveteurs ne perdent pas espoir et espèrent toujours retrouver des miraculés dans les entrailles du paquebot. "Nous sommes encore en train de rechercher des rescapés", déclare le maire du Giglio. "J’ai toujours espoir, parce qu’on ne peut jamais savoir dans ce labyrinthe, une bulle d’air peut permettre à des personnes de vivre un peu plus longtemps", ajoute-t-il, alors que les opérations de recherches ont été temporairement suspendues pour cause du mauvais temps.