Parmi les annonces faites par le Premier ministre pour réduire la petite délinquance, celle qui évoque une amende de 200 euros pour les consommateurs de cannabis. Mais les forces de l’ordre et au premier rang la Police municipale déplorent le manque de moyens pour l’appliquer.
La nouvelle d’une amende forfaitaire de 200 euros pour les consommateurs de cannabis a fait beaucoup réagir à La Réunion. Une amende qui s’inscrit dans la volonté du gouvernement de lutter contre la petite délinquance.
Une amende automatique immédiate pour toute personne en possession de moins de 100 grammes de cannabis.
Ainsi, Jean Castex avait effectué plusieurs annonces en ce sens, dont celle visant les fumeurs de zamal.
Pour Lucas Gobalou, secrétaire régional Force ouvrière (FO), l’intention est bonne, mais risque de se confronter à une réalité différente.
"L’État veut faire des bonnes actions pour désengorger les tribunaux, mais au niveau du terrain ça ne va pas se passer aussi facilement que l’on croit. À La Réunion, nous ne sommes pas dans cette problématique directe de grosses drogues."
Le secrétaire régional FO de déplorer le manques de moyens : "Nous n’avons pas les mêmes moyens qu’au niveau national. L’État doit donner les moyens au niveau de la Police nationale et renforcer les effectifs. Au niveau de la Police municipale, les maires vont avoir une patate chaude en donnant ces prérogatives."
Jean Castex s’est exprimé la semaine dernière devant l’Assemblée nationale pour évoquer son plan de politique générale. Il a notamment évoqué son souhait de débarrasser la France de la petite délinquance.
Le Premier ministre a notamment annoncé qu’à la rentrée, les procédures seront réalisées afin qu’une amende forfaitaire de 200 euros soit appliquée aux consommateurs de cannabis.
Le contrevenant doit être majeur, reconnaître les faits, donner sa véritable adresse postale et se soumettre à la peine.
Le but du gouvernement est de désengorger les tribunaux. Avec une sanction immédiate, le délit doit pouvoir être prouvé. "On peut contester la qualité de la personne qui vous arrête, ou contester la qualité de la marchandise : c’est peut-être du sucre, de la farine. On peut contester le fait que la quantité n’est pas la bonne, contester les circonstances de lieu en disant que l’on est dans un endroit privé...", explique Guillaume de Gerry, avocat et bâtonnier de Saint-Denis.
Mais là encore, le processus de contestation reste flou. "C’est une question que je me pose, je n’ai pas la réponse dans la mesure est applicable si l’on s’y soumet et si je refuse j’irai directement au procès. Les modalités de contestation sont assez difficiles à mettre en place."
Cette mesure qui pourrait être appliquée dès la rentrée vise les personnes qui prennent toutes les drogues mais cible particulièrement les fumeurs de zamal.
Cette amende est de 200 euros mais peut être minorée à 150 euros si le contrevenant s’en acquitte en moins de quinze jours et majorée à 450 euros en cas de retard de paiement.
Elle sera appliquée à toute personne majeure qui possède sur elle 100 grammes de cannabis ou 10 grammes de cocaïne.
Cette amende a été testée dans deux villes en métropole. Elle pourrait se généraliser dès le mois de septembre.