À Pierrefonds se construit la future Zone d’aménagement concertée. Elle comprend plusieurs activités et services, un hôtel, un hall d’exposition ou encore une salle de spectacle. Les travaux ont démarré avec des avis partagés des riverains. Entre ceux qui sont attachés à la tranquilité des lieux et ceux qui ont hâte de voir la zone se développer.
Le champ de canne a laissé place à un immense boulevard. À Pierrefonds, là où nous sommes allés à la rencontre des habitants. La discussion s’engage autour d’un café. Sully y réside depuis une vingtaine d’années.
"Avant navé la canne, navé les zerbes, té gagn chasser, aller rôde les guêpe... Maintenant avec les travaux i gagnera pu fé tout ça. Nou sera enfermé, plus libre."
Avant que les tractopelles ne passent à l’action, le coin était isolé selon Josiane, la compagne de Sully. Elle accueille ce développement avec satisfaction. "Bientôt n’aura cinéma, une Poste, Alternéo, la gare routière, la Halle des Manifestations, ça sera bien. Pou prendre un morceau de pain le matin, il faut aller à Saint-Louis ou à Saint-Pierre."
De fil en aiguille, Josiane tient à nous présenter ses parents. Chez Pépé Julien et Mémé Rose-May, occupés à cuisiner le rougail morue au feu de bois pour le repas.
"Zot i té ve tire à nou là, pour mett à nou dans la cité, ma dit non. Mi aime être ter là pour fé mon cuisine feu de bois."
Patou habite à quelques mètres de là. Il réside depuis 30 ans à Pierrefonds. Sa maison se trouve à quelques mètres du chantier. Il regrette la disparition de terres cultivables. "Zot i prend rienk terrain ban ti colons pour travay, alors que néna d’autres places i gagn pas cultiver zot i fé pa le nécessaire pour fé ban zones industrielles dessus. Si zot i détruit, kosa nou va manger."
Si Patou est inquiet pour son quartier, Pépé Julien continue de vaquer à ses occupations. Du haut de ses 84 ans, il continue à s’occuper de ses animaux : deux cabris et quelques volailles. Les volatiles n’ont pas perdu l’habitude de gratter les herbes à quelques mètres de l’habitation familiale. Même si entre temps, un chemin goudronné est sorti de terre.