Les propos tenus par le Président de la République Nicolas Sarkozy alors qu’il commentait l’affaire Laëtitia ont provoqué la colère des magistrats en métropole tout comme à la Réunion. Le chef de l’Etat a en effet promis de sanctionner les magistrats suite à des "dysfonctionnements graves". Pour rappel, Laëtitia a été enlevée et tuée par Tony Meilhon, un récidiviste.
Ce matin, c’était tout simplement la première fois qu’une manifestation de magistrats prenait une telle ampleur au sein du tribunal de Champ Fleuri, à Saint Denis. Les magistrats réunionnais n’assureront pas 90% des audiences prévues cette semaine.
"Nous avons prévu ce mouvement sur quatre jours. Durant les trois premiers jours, les audiences ne seront pas tenues, elle donneront lieu à des renvois, sauf pour les affaires d’urgence particulière". A l’origine de ce mouvement de colère : les propos tenus par le président de la République Nicolas Sarkozy dans le cadre de l’affaire portant sur le crime de Laëtitia, une jeune fille enlevée et tuée par par Tony Meilhon, en métropole. "Il y a eu un certain nombre de dysfonctionnements graves" a déclaré le chef de l’Etat avant d’annoncer qu’il y aurait des sanctions prises.
Fonctionnaires, magistrats et greffiers sont tous unis dans le cadre de ce mouvement de grève. Au-delà du manque de moyens qu’ils dénoncent depuis des mois, ils refusent d’être désignés comme des boucs émissaires suite au manque de moyens de la justice.
"Nous acceptons le principe de la critique (...) mais aujourd’hui, le président de la République nous désigne comme responsables d’un fait-divers. Peut-on seulement pointer du doigt une Institution comme étant responsable d’un crime ?" .
Malgré les renvois d’audience prévus cette semaine, les personnes convoquées doivent obligatoirement se rendre au tribunal à la date prévue. Ils se verront attribuer une nouvelle convocation et les magistrats expliqueront les raisons de leur colère ce jeudi 10 février, une journée déclarée "Justice morte".