L’institut Réunion Tourisme (IRT) a organisé une table ronde ce matin avec les professionnels du secteur touristique basés à Saint-Gilles. L’occasion pour commerçants, hôteliers et clubs de plongée d’évoquer les difficultés financières qu’ils rencontrent avec la multiplication des attaques de requin sur la côte et plusieurs semaines consécutives de drapeau rouge. Avec une baisse de -50% de chiffre d’affaires, certains affirment que le risque requins a plombé l’activité de la même façon que la crise du chik.
Au lycée hôtelier le Centaure à Saint-Paul, l’IRT a invité ce matin les professionnels du tourisme à Saint-Gilles. Les différentes attaques de requin, suivies des interdictions de baignade ont nuit aux affaires des commerçants. Depuis plusieurs mois, ces professionnels ont accusé une baisse de près de 50% de chiffre d’affaires. Pour beaucoup, la situation est plus que critique et la faillite semble inévitable si la situation ne s’améliore pas rapidement.
Première revendication des restaurateurs et des hôteliers : la reconnaissance officielle des graves problèmes économiques qui touche le secteur. "Avec le Grand Raid, cette période est en temps normal une période faste qui nous permet de nous constituer une trésorerie et de pouvoir assurer dans les moments plus difficiles." souligne un restaurateur qui affirme que sans cette sécurité, l’avenir est compromis. Les professionnels réclament la mise en place de plusieurs mesures d’urgence : l’étalement de toutes les charges, des aides financières et davantage d’animations sur les plages afin d’attirer les vacanciers qui ne peuvent pas se baigner.
Même constat alarmant chez les professionnels des activités de loisirs. Pour le responsable du club de plongée Le Dodo Palmé, la problématique requins a eu des effets comparables à la crise du chik. L’écho médiatique des différentes attaques a entraîné l’annulation de nombreuses plongées. L’activité est au point mort ces mois-ci et les professionnels estiment à une année le temps nécessaire pour se relever.
En réponse aux craintes et doléances des professionnels, l’IRT a l’intention d’axer son travail de communication sur la filière mer. Une campagne de promotion de la Réunion autour des activités maritimes va être menée à travers différents événements comme la Coupe du Monde de Surf ou des animations sur la plage.
A l’issue de la réunion, l’IRT a déclaré vouloir être le porte-parole des commerçants et des professionnels de la mer concernant le risque requin. L’IRT va militer pour la mise en place de plusieurs mesures : la sécurisation des bassins de baignade, l’aménagement des bords de plage, la délocalisation des écoles de surf dans le Sud, la modification de la collecte des déchets de poissons du port de pêche, le nettoyage des ravines et des balises. L’IRT préconise aussi de draguer le port et d’accélérer la venue des experts.