"Quand il n’y a pas de sang la police ne se déplace pas" a récemment déclaré Gilbert Annette. Ce vendredi matin, le 1er magistrat de Saint-Denis n’a pas souhaité s’excuser. Il n’y a aucune polémique selon le maire. Les syndicats regrettent les propos d’un élu et d’un partenaire.
Si les propos tenus par le maire font polémique, ils trouvent un écho plutôt favorable auprès de la population dionysienne. La majorité des habitants de Saint-Denis rencontrés ce vendredi 6 avril fait un constat similaire à celui du premier magistrat de la ville.
"Faut lé grave pou fé venir à zot, sinon zot i vien pa" ; "Le soir aussi i déplace, à condition néna des blessés ou des morts, mais i mank à zot aussi du personnel."
Le constat du manque d’effectif qui est partagé par les syndicats de police. Une quinzaine d’agents sont répartis chaque soir entre la police secours, la brigade canine, la Brigade anti-criminalité (Bac) et la Compagnie départementale d’intervention (CDI). Pour les syndicats, les propos du maire les vise directement.
"On connaît le manque d’effectif de nos services. Notre organisation syndicale dénonce les conditions difficiles de travail des fonctionnaires sur la commune. Nous attendons davantage le soutien d’un élu de la République que des propos discréditant notre fonction", lance Elwidge Guesneux, du syndicat Unité SGP Police FO.
De son côté, le maire de Saint-Denis tentent d’apaiser les tensions créées par sa sortie, préférant rappeler les bons chiffres de la sécurité de la ville, qui a enregistré une baisse de 8 % de la délinquance en 2017.
"Il faut les restituer dans son contexte. J’animais une réunion et j’ai utilisé une formule qui caractérise une situation, qui est la faiblesse des effectifs de la police pour faire face à la demande de nos concitoyens notamment la nuit."
Pas de regrets ni d’excuse pour Gilbert Annette, qui se satisfait même de l’expérience Facebook Live. Une expérience qu’il juge convaincante et qui devrait être renouvelée très rapidement.