Les conséquences des barrages routiers dressés par les transporteurs deux jours consécutifs sont multiples. Le monde agricole réunionnais a été directement impacté par ces blocages. Selon le président de la Chambre d’Agriculture, les planteurs et éleveurs s’inquiètent fortement pour leur outil de production. Le combat des professionnels de la route pour faire chuter les prix du carburant affiche bien des répercussions.
En tant que président de la Chambre d’Agriculture, Jean-Yves Minatchy tire la sonnette d’alarme : "plus de 12 tonnes de cadavres d’animaux sont actuellement en souffrance dans les élevages et ne peuvent être récupérés par les services d’équarrissage".
En cette période de fortes chaleurs, il faut savoir que les conséquences de cette absence de ramassage pourront être multiples en terme de santé publique. Dans le centre d’équarrissage de Saint André, les professionnels doivent aujourd’hui faire face au retard accumulé et par conséquent, des tas de cadavres d’animaux s’accumulent pour le plus grand désagrément des employés. Face à cette situation, les éleveurs ayant des animaux morts à faire disparaître sont clairement incommodés par les odeurs...
Dans un courrier adressé au Préfet de la Réunion, la Chambre d’Agriculture a donc demandé que l’on permette aux éleveurs d’enterrer leurs cadavres d’animaux, avec l’autorisation des mairies.
Autres conséquences dues aux barrages des routes : "plus de 22.800 kg de fruits et légumes n’ont pas pu être livrés par les agriculteurs dans leur point de vente et ont été détruits dans les champs" .Jean-Yves Minatchy insiste sur l’exemple d’un maraîcher de Piton Hyacinthe qui n’a pas pu commercialiser 3 200 pieds de salades. Lors des barrages, la situation était identique pour "la collecte de lait et des animaux de boucherie qui ne peuvent être abattus ou livrés dans les différents commerces".
S’agissant de denrées périssables, "la perte sera totale et intégralement supportée par les planteurs et éleveurs".
Face à ce constat, la Chambre d’Agriculture demande que "des dispositions soient mises en œuvre pour que le monde agricole ne sorte plus meurtri après une période de crise économique et de sécheresse".