La trentaine d’anciens enfants de la Creuse a vu sa demande de réparation rejetée. Le rapporteur public du Tribunal administratif estime que les faits sont prescrits depuis fort longtemps.
Les plaignants avaient jusqu’à leurs 25 ans pour demander réparation. Le délai légal est dépassé depuis plusieurs dizaines d’années.
Pour « accueillir » le verdict, seul Jean Philippe Jean-Marie a fait le déplacement hier au Tribunal de la Rue Félix Guyon. Les dizaines d’autres plaignants n’ont pas fait le déplacement.
Financièrement les demandes d’indemnités s’échelonnent entre 200 000 et 15 millions d’euros. Les requérants ont décidé de s’adresser à la Cour européenne des droits de l’homme. Cette dernière devrait se prononcer en milieu d’année prochaine.
HISTOIRE DES ENFANTS DE LA CREUSE :
Le programme mis en place par Michel Debré pour contribuer au repeuplement de la Creuse par l’immigration d’enfants réunionnais en échange de promesses d’avenir qui leur ont été faites.
Cette affaire est connue sous le nom des « enfants de la Creuse. » De 1963 à 1982, 1 630 enfants réunionnais ont été arrachés à leur île natale et envoyés, pour la plupart, dans la Creuse et en Lozère.
Le scandale éclate le 30 janvier 2002, lorsque Jean-Jacques Martial, un Réunionnais exilé en 1966, dépose plainte pour « enlèvement et séquestration de mineur, rafle et déportation »
Les enfants réunionnais déplacés en Creuse étaient accueillis lors de leur arrivée dans un foyer de Guéret. Puis ils étaient envoyés dans des familles d’accueil à travers la Creuse.
Dans les années 1960, plusieurs centaines d’enfants réunionnais « orphelins » furent déplacés par les autorités françaises dans le but de repeupler les départements français victimes de l’exode rural comme la Creuse, le Tarn ou le Gers. Ce déplacement d’enfants par avions entiers fut organisé sous l’autorité de Michel Debré, député de La Réunion à l’époque.
Cet épisode de l’histoire française, très connu à La Réunion, qui a donné lieu à de nombreuses études écrites ou filmées est toujours pénalement en cours. les victimes de la "déportation moderne " demandent réparation depuis des années.