La guerre sans merci que se livrent les fournisseurs d’accès à Internet connaît un nouveau rebondissement. Tout comme en février 2010, l’opérateur réunionnais Mobius (iZi) dénonce les pratiques du Délégataire du Service Public "La Réunion Numérique" et crie au scandale financier avec la mise en cause d’un détournement de fonds publics évalué à hauteur de 12,9 millions d’euros de subventions.
Le président directeur général de la société Mobius (qui distribue la marque iZi) revient à la charge pour dénoncer ce qu’il considère comme "un scandale financier à la Réunion". Plusieurs opérateurs concurrents peuvent utiliser le gros tuyau qui alimente la Réunion en haut débit. Mais l’un de ces professionnels, en l’occurrence MEDIASERV, filiale du gestionnaire en profiterait gratuitement.
Comme il l’avait déjà fait l’an passé, Yann de Prince critique les "détournements de fonds publics, arnaque et inégalité en matière de développement numérique du territoire" effectués par le délégataire du service public La Réunion Numérique. Cette "arnaque" qui se fait "au détriment des Réunionnais" selon le patron de Mobius s’élèverait à 12,9 millions d’euros.
A travers La Réunion numérique c’est bel et bien la Région qui est visée par ces accusations. Yann de Prince estime que le projet d’amélioration du réseau Internet n’a pas été mené correctement, et que les fonds alloués au développement numériques ont fait l’objet de placements financiers, au détriment du réseau Gazelle. Il a envoyé ce jeudi un courrier de protestation à la Région afin de mettre un terme à "cette concurrence déloyale".
"Cette situation est d’autant plus inquiétante que des pratiques similaires semblent également concerner les territoire de Martinique, Guadeloupe et Guyane où MEDIASERV, filiale du groupe Loret, opère selon le même schéma qu’à la Réunion" affirment les représentants de Mobius.
Yann de Prince affirme avoir alerté de façon constante et réitérée le conseil régional quant à "la confusion existant entre le Délégataire de service public LRN et MEDIASERV" et "sur la surveillance particulière dont devrait faire l’objet le délégataire au regard des règles de concurrence".