Pompiers, agents de l’ONF, forces de l’ordre : plus de 400 hommes sont actuellement déployés sur le site du Maïdo. Sensibles à l’impact environnemental de cet incendie, les agents du Parc National sont eux-aussi mobilisés. L’incendie ravageur qui a déjà détruit plus de 300 hectares de forêt menace plusieurs espèces endémiques.
Le coeur du Parc national, inscrit comme « Bien » du Patrimoine mondial, est touché par plusieurs incendies. Alerté hier, le Parc a mis à la disposition du poste de commandement des services de lutte contre le feu toutes les informations sur les habitats naturels les plus remarquables des différents sites, afin que leur préservation soit intégrée dans le plan d’intervention. Pour ne citer que l’exemple des hélicoptères bombardiers d’eau, ceux-ci effectuent des largages à 50 mètres de hauteur en moyenne.
Sur le massif du Maïdo, le territoire situé au-dessus du gîte des Tamarins, jusqu’à la Glacière et le Piton rouge est riche en espèces indigènes ou endémiques remarquables. A cette altitude, la végétation éricoïde (« landes à bruyères »), est dominée par les branles verts et les fleurs jaunes. On y trouve également des sophoraies, poches de Petits tamarins des hauts.
Des reconnaissances ont été effectuées dans la matinée par les agents du Parc national avec l’ONF. Les premières constatations montrent que 11 espèces remarquables, dont 2 endémiques ont été touchées sur les 18 stations (lieux dans lesquels des espèces indigènes ou endémiques ont été recensées précédemment) situées sur la zone.
Les 2 espèces endémiques sont :
• la Campanule de Rivalz (Heterochaenia rivalsii) un arbuste endémique de La Réunion
• et la Marguerite des pétrels (Faujasia squamosa).
Les autres sont des plantes indigènes :
• 7 fougères rares,
• 1 orchidée terrestre (Habenaria chloroleuca),
• 1 ortie (Parietara debilis).
Le début de l’été austral est aussi le début de la période de reproduction pour les animaux. Parmi les quelques 100 espèces animales qui vivent dans cette zone, on trouve beaucoup d’insectes, des oiseaux, ainsi que le lézard vert des hauts. Les colonies de Pétrels de Barau qui nichent dans le rempart du massif du Grand Bénare en creusant leurs terriers dans l’avoune ne sont pour le moment pas menacées. Elles font l’objet d’une surveillance attentive.
Ce matin, une réunion s’est tenue au PC de crise pour évaluer les premiers dégâts. La présence d’une vingtaine d’agents du Parc national sur site a été confirmée. Ils sont sur le terrain, en appui des services de lutte contre le feu :
• en veillant à ce que des piétons ou des véhicules ne se mettent pas en danger en empruntant les nombreuses voies d’accès qui mènent vers le Grand Bénare,
• en aidant au creusement de tranchées pour éviter la propagation de l’incendie,
• en apportant aide et conseil pour la création de pistes de contre-feux.
A la Grande Chaloupe, 2 départs de feu sur le chemin des Anglais ont entraîné un incendie qui menace désormais directement le coeur du Parc National. Une reconnaissance de terrain par des agents du Parc avec le Département et le Conservatoire du Littoral est en cours. Sont potentiellement menacées les
reliques de forêt semi-sèche, un des habitats naturels les plus rares sur l’île.