Huit ans après sa disparition dans les porte-monnaies, le franc a encore et toujours ses nostalgiques. Un avant-goût de cette mélancolie, sur le marché de Saint-Pierre.
Le 1er janvier 2002, dans douze pays de l’Union européenne, 33 millions de consommateurs découvrent les pièces et les billets de la nouvelle monnaie européenne, l’euro. Adieu notre bon vieux franc sur le territoire national.
Huit ans après, 69% des Français regretteraient l’ex-monnaie nationale. A la Réunion, la tendance se vérifie. Sur le marché de Saint-Pierre par exemple, quand on les interviewe, les camelots tout comme les clients, en grande majorité, sont relativement nostalgiques.
" Pour des raisons économiques, il aurait mieux valu qu’on garde notre monnaie. On aurait dû rester au franc, on n’y aurait pas perdu ", confie un client. L’euro est stigmatisé à tout va.
" Avec l’euro, on croit que ce n’est pas cher alors que si on compare avec le franc, on s’aperçoit finalement que c’est beaucoup plus cher ", affirme un autre visiblement allergique à la monnaie européenne.
" Le franc représentait bien la France ", termine un dernier tout en achetant trois tomates à plus de 1 euro le kilo, soit 7 francs si on fait la conversion.
Ce n’est pas le cas de tous les consommateurs. D’autres en revanche ont l’air de ne pas regretter le franc ou en tout cas se sont habitués sans mal. " C’est fini, on passe à autre chose, le franc n’existe plus. Je ne traduis plus en francs moi ", soutient un autre client apparemment ravi de la monnaie unique.
D’autres encore voient en l’euro " un avantage ", car " il est présent et commun à tous les pays de l’Union européenne. On paie avec la même monnaie, c’est donc plus pratique ", avoue l’un des défenseurs de l’euro.
Pour celles et ceux qui se veulent à l’inverse pourfendeurs de la monnaie unique et sont définitivement amoureux du franc, s’ils ont encore des billets cachés soigneusement dans leurs tiroirs, entre les draps ou bien encore dans leurs poches, qu’ils se dépêchent. Car au 17 février 2012, il n’y aura plus aucune possibilité d’échange des billets en francs auprès de la Banque de France.