Lionel, bientôt 40 ans, fait hélas partie de ces amoureux du deux-roues dont la vie a été meurtrie par un accident de la route. Portrait d’un père de famille qui essaie de vivre à nouveau comme tout le monde malgré ses handicaps physiques.
Lionel, bientôt 40 ans, aurait tout pour être heureux. Une jolie petite famille. Deux enfants de 8 et 12 ans. Une adorable femme dévouée et attentionnée. Un métier qui lui plaît. Mais Lionel a également en lui et sur lui le souvenir d’un accident de deux-roues qui a complètement bouleversé sa vie.
En effet tout a basculé il y a deux ans et demi. Un matin, à 7 heures précisément, sur le pont de la Grande Ravine à Saint-Leu, soudain c’est le choc.
Lionel tente d’éviter un automobiliste qui sortait d’une discothèque et conduisait sous l’emprise de l’alcool. Certes, sa grosse cylindrée réussit à faire un premier écart, Lionel maîtrise bien son engin. Mais hélas un autre véhicule survient au même moment. Lionel cette fois-ci se retrouve impuissant devant une soi-disant fatalité.
Ce passionné de deux-roues chute et se voit projeter à plus de 100 mètres de la collision. Résultat du choc, des fractures multiples, un traumatisme crânien et un traumatisme à la rate.
Plus de deux ans après, Lionel a malheureusement des séquelles sérieuses au niveau du dos. Et même s’il a repris depuis peu à temps plein son travail de cuisinier dans les écoles, la souffrance fait encore partie de son quotidien.
Difficile de l’oublier quand il veut soulever sa fille mais n’y arrive pas. Difficile de l’oublier quand il veut faire du sport mais que son état de santé physique le lui interdit.
Et bien qu’il travaille, qu’il aime son métier, qu’il aime se retrouver au milieu des enfants, il est contraint de s’allonger deux heures par jour pour ne pas trop souffrir le martyr. Et son travail, nécessitant une position bien souvent debout, n’est plus réellement adapté à ses handicaps.
Ah, bien sûr, Lionel peut désormais marcher mais que de problèmes et notamment au dos. Sans parler des soucis financiers et juridiques que cet accident a déclenchés dans son sillon.
Même si l’auteur de l’accident a effectivement écopé à l’époque devant le tribunal correctionnel d’une amende de 900 euros et de quelques mois de prison avec sursis, Lionel, lui seul, continue physiquement de payer le prix d’une erreur humaine.
Pendant son calvaire, sa femme a dû s’arrêter de travailler. Lui-même, c’est évident, a dû tout stopper le temps de récupérer sa forme un minimum. Qui plus est, à l’heure actuelle, plus de deux ans après les faits, Lionel a des soucis pour obtenir des indemnités.
Ce Saint-Louisien, qui aurait voulu comme tout le monde aspirer à vivre tranquille et heureux, subit encore à ce jour les traces indélébiles d’un accident de deux-roues qui aurait dû ne jamais se produire.
Pour autant, il n’a pas abandonné sa passion. Motard devant l’Eternel, Lionel, avec sa femme, est remonté sur son engin. Certains diraient que sa passion a été plus forte que sa raison...