L’association citoyenne de Saint-Pierre donne de la voix et se prononce contre le prélèvement de requin jugeant la décision de la préfecture de "chasse aux sorcières".
L’association citoyenne de Saint-Pierre monte au créneau et dénonce la décision de la préfecture de La Réunion d’autoriser le prélèvement de requins. Ainsi, l’association estime qu’en sa "qualité de groupe citoyen, et au vu de la situation, nous sommes atterrés par les décisions politiques scandaleuses suite aux derniers accidents impliquant requins et surfeurs".
Selon l’association, le prélèvement de requins pour évaluer les risques d’intoxication à la ciguatera "dans l’éventualité d’une re-commercialisation de la viande" ne permettrait pas une telle étude. Mais elle a été autorisée afin "d’apaiser quelques esprits en colère et avides radicales" et ne serait qu’un "faux semblant" estime l’association.
Elle ajoute que "la préfecture de l’Ile de La Réunion agit et prend ses décisions sans aucune consultation citoyenne, sans aucun égard pour le travail de restauration des écosystèmes marins de La Réunion, futur patrimoine de nos enfants, et sans tenir compte du bon déroulement du programme CHARC qui coûte plus de 700 000 euros aux contribuables".
L’association se montre virulente envers la préfecture en déclarant qu’elle "s’apprête à lancer une chasse aux sorcières irrationnelle, inutile, et dangereuse. Dangereuse car, qui prétend apporter des réponses « scientifiques » aux récents accidents en tuant ces requins est un menteur insouciant. En effet cela engendre un faux sentiment de sécurité, et les décisionnaires responsables, pourront être mis en cause en cas d’incident, ce qui ne saurait tarder puisque les réels problèmes sont complètement éludés".
L’association citoyenne de Saint-Pierre tient à préciser que "les requins, en tant que superprédateurs jouent un rôle essentiel de préservation de l’équilibre écosystémique marin. En tuer dix, selon la seule loi du hasard est une aberration loin de faire l’unanimité. Est-il utile de rappeler que les deux espèces visées sont classées « quasiment menacées » sur la liste rouge de l’IUCN".
Selon elle, les "vrais problèmes" ne sont pas pris en compte avec cette opération de prélèvement de requin, "tandis que de nombreuses voix s’élèvent et en appellent au traitement des vrais problèmes (la pollution des rivages, la sensibilisation des usagers de la mer, et la préservation de la biodiversité marine réunionnaise), la préfecture réunionnaise et le gouvernement français répondent favorablement à la vindicte populaire menée par une minorité d’individus, autorisant le prélèvement d’animaux menant leur vie dans leur milieu naturel sur un territoire censé être préservé".