Lancé en grande pompe le 10 juillet 2009 par le premier ministre François Fillon, « Le projet GERRI se fixe l’objectif de faire de la Réunion le premier territoire au monde, d’ici 2030, d’intégration dans une société de toutes les innovations environnementales intéressant la mobilité, l’énergie est ses usages, l’urbanisme, la construction et le tourisme. » Voilà pour le déclaratif.
Côté pratique, notre territoire n’a même pas intégré l’outil permettant en un rien de temps de calculer l’empreinte écologique des habitants de notre île. Et la Direction Régionale de l’Environnement (DIREN), service déconcentré du ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire en parle tout juste. Pourtant, elle a pour mission principale depuis 1992 de contribuer à la connaissance, à la protection, à la gestion et à la valorisation de l’environnement.
L’empreinte écologique d’un pays mesure la surface nécessaire pour produire les ressources consommées par la population, et pour absorber les déchets qu’elle produit. Cette surface, mesurée en hectares globaux, représente la superficie totale des écosystèmes nécessaires pour que le pays puisse continuer à vivre. En France par exemple, l’empreinte écologique est de 4,9 hectares par personne et excède de 62 % sa bio capacité par personne (3,0 hectares par personne), et ce malgré la prise en compte dans le calcul de la bio capacité des forêts de Guyane française.
La moyenne réunionnaise se situe t’elle à la même échelle, alors que l’empreinte écologique d’un malgache est de moins de 2 hectares par personnes ? Si chaque être humain vivait comme un Français et sans doute comme un réunionnais, il nous faudrait plus de 3 planètes pour vivre !
Plus globalement, la Terre supporte de moins en moins l’impact écologique des activités humaines. Il lui faut 18 mois pour régénérer les ressources que l’humanité consomme en un an, selon une étude d’un groupe de recherche privé américain.
Les données recueillies dans une centaine de pays par Global Footprint Network, un groupe de défense de l’environnement, indiquent que l’humanité consomme des ressources et produit du dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre, à un rythme 44% plus élevé que ce que la nature peut produire et absorber.
L’étude révèle également une disparité grandissante entre les pays quant à l’impact écologique par habitant. Si tous les habitants de la Terre vivaient ainsi comme un Américain moyen, il faudrait l’équivalent de cinq planètes pour produire les ressources alimentaires et énergétiques consommées et absorber le CO2 émis.
Le
Global Footprint Network, basé à Oakland en Californie, calcule tous les ans depuis sa création en 2003 ce qu’il appelle "l’empreinte écologique" de plus de cent pays et de l’humanité dans son ensemble. Autrement dit, ces chercheurs calculent le potentiel de production de ressources de la nature, comment celles-ci sont utilisées et qui les utilise.
Ces données, qui proviennent de multiples sources dont notamment l’ONU et des statistiques des différents gouvernements, montrent qu’entre 2005 et 2006 l’impact écologique de l’humanité a augmenté de près de 2% sur la même période précédente.
Cet accroissement a résulté à la fois d’une augmentation de la population et de la consommation de ressources par tête. Ces chiffres sont préoccupants, et il existe des moyens de corriger cette trajectoire. L’un d’entre eux est le calcul de l’empreinte écologique.