L’embauche de 150 ouvriers d’origine portugaise sur le chantier d’une ferme photovoltaïque de la Plaine des Cafres a suscité la colère du président de l’Alliance des Réunionnais contre la Pauvreté (ARCP) Jean-Hugues Ratenon qui défend "la priorité régionale".
L’ARCP considère "scandaleuse" l’embauche de 150 ouvriers d’origine portugaise sur le chantier de construction d’une ferme photovoltaïque de la Plaine des Cafres au 24 ème kilomètre.
Le président de l’ARCP et candidat aux élections législatives dans la cinquième circonscription est furieux. Pour lui, l’emploi d’une main d’oeuvre portugaise sur ce type de chantier se fait au détriment des Réunionnais, qui ont les capacités pour mener à bien ces chantiers. Défendant "la priorité régionale", Jean-Hugues Ratenon juge "immoral" le fait d’employer des ouvriers d’origine étrangère, alors que le chômage est l’un des fléaux sur l’île.
Le propriétaire de la ferme pointée du doigt explique qu’en aucun cas les sociétés réunionnaises ont été volontairement écartées du projet. Après un premier appel lancé aux entreprises locales qui n’a pas porté ses fruits, l’entreprise qui devait tenir des délais très courts et avait besoin d’ouvriers opérationnels immédiatement, s’est tournée vers les travailleurs portugais, déjà installés à la Réunion. Le propriétaire s’étonne que Jean-Hugues Ratenon ne réagisse que maintenant alors que le chantier a débuté en décembre dernier.
Le responsable du projet explique que la gestion de la production de l’électricité sera confiée à une entreprise réunionnaise. De plus, l’ingénieur travaillant sur le chantier souligne les compétences des Portugais en matière de photovoltaïque et la possibilité d’apprendre de nouvelles techniques et de nouveaux savoir-faire, du fait de leur présence. A quelques semaines des élections législatives, la "priorité régionale" revient donc sur le devant de la scène.