Le dialogue entre les grévistes de la Cilam et leur direction a été totalement rompu ce mardi après-midi. Excédés, les éleveurs n’ont pas hésité à déverser 11 000 litres de lait et 10 000 litres de lisier.
Après l’échec cuisant des négociations engagées depuis ce matin entre les délégués syndicaux et la direction de la Cilam, les éleveurs n’ont pu contenir leur exaspération. Contraints de jeter des milliers de litres de lait depuis le début du conflit et le blocage de l’usine, ils n’ont pas hésité à faire monter la pression en déversant pas moins de 11 000 litres de lait et 10 000 litres de lisier (déchet agricole, mélange de déjections d’animaux d’élevage et d’eau).
Les éleveurs laitiers sont passés à l’action en haut de la rue qui mène à l’usine de la Cilam. Conséquences directes : des milliers de litres de lait et de lisier mélangés se sont répandus dans la rue, provoquant une odeur insupportable.
L’action coup de poing des éleveurs ne passe pas inaperçue et l’odeur est littéralement insoutenable pour tous ceux qui se trouvent à proximité. Les milliers de litres de lait et de lisier ont dévalé la rue une fois les vannes des camions ouvertes... Et le tout arrive aux pieds des grévistes de la Cilam.
Malgré la nomination de trois médiateurs par le Préfet - le directeur de la Daaf (direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt) ainsi que deux responsables de la direction du travail -, les négociations entreprises entres les salariés en grève de la Cilam et leur direction dès ce matin se sont soldées par un échec.
Déçus, les grévistes affirment avoir tout mis en oeuvre pour une sortie de crise. Les représentants syndicaux sont près à revoir leurs exigences à la baisse en passant de 14 à 6 revendications.
En clair, les délégués syndicaux ont proposé à leur direction d’accepter une augmentation de 20 euros mensuels (au lieu de 50) dans le cadre des NAO (Négociations Obligatoires Annuelles). Concernant leur demande de prime, les grévistes sont prêts à accepter de revoir leurs exigences à la baisse en demandant une prime de 500 euros au lieu de 600, ils demandant dorénavant 3 tickets supplémentaires par mois au lieu de 4 précédemment.
Les propositions formulées par les représentants syndicaux auraient été refusées par la direction de la Cilam. Une chose est sûre, les discussions se sont soldées par un échec et les deux parties ont prévu de se retrouver autour de la même table jeudi 5 avril à 15 heures.