La menace requin s’est accentuée ces derniers mois, comme en témoignent les dernières attaques survenues sur des sites réputés de l’Ouest. Face au comportement irresponsable de certains riders et à la présence récurrente de squales aux abords des zones de baignade, les maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) manifestent leur inquiétude et parlent d’une situation "jamais vue".
Dans les postes de MNS de l’Ouest, la tension est encore palpable quelques jours après la troisième attaque de requin de l’année 2011. A la différence de la précédente attaque, celle-ci a eu une issue heureuse dans la mesure où le jeune Arnaud Dussel, 16 ans, s’en est sorti avec seulement quelques égratignures. Patrick est maître-nageur. C’est lui qui a ramené l’adolescent sur la plage des Roches Noires, après l’attaque. C’est avec une certaine émotion qu’il raconte : "On a vu les surfeurs et bodyboardeurs sortir de l’eau précipitamment et on a tout de suite pensé aux requins. En ce qui me concerne, je n’ai pas réfléchi une seconde et je me suis lancé au secours du jeune en difficulté". Le MNS poursuit : " On a frôlé le drame. A un moment, je me suis même demandé s’il avait toujours ses jambes".
Les maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) ne sont pas tranquilles. Sans retenue, ils avouent être plus méfiants aujourd’hui et ajoutent même qu’ils hésitent davantage à se mettre à l’eau. Le principe de "non assistance à personne en danger" impose évidemment à ces personnels formés aux situations d’urgence d’intervenir lorsque la vie d’un usager est en péril. Pas question donc de rester sans rien faire. Cependant, ces professionnels souhaitent éveiller les consciences et sensibiliser la population aux dangers de la mer.
L’inquiétude grandissante des MNS s’explique aussi par le comportement de certains surfeurs et bodyboardeurs, qui bravent les interdictions de baignade et ignorent les consignes de sécurité. "En mettant leur vie en danger, ils nous font courir un risque à nous aussi", rappelle un maître-nageur. Sur le site de Boucan, les MNS ne disposent pas de jet ski, du coup, c’est armés d’une simple planche qu’ils partent secourir les baigneurs en difficultés. S’ils interviennent chaque jour pour sauver des vacanciers de la noyade, ces hommes et femmes en charge de la surveillance des plages soulignent aussi l’augmentation des interventions dans le cadre des attaques de requins.
"Avant, on hissait le drapeau rouge lorsque la houle était vraiment forte. Maintenant, dès que l’eau est un peu trouble, on interdit la baignade. On ne veut plus prendre aucun risque". Ces impressions recueillies dans l’un des postes de secours témoignent bien des interrogations des MNS.