Le boeuf Moka a été primé à Paris ce jeudi, au Salon de l’Agriculture. Un 2e Prix national de la Fondation du patrimoine pour l’agrobiodiversité animale. Il en existe seulement 600 dans notre département. Un animal qui vient du Yémen.
Camille, 70 ans, n’est pas peu fier de ses boeufs Moka. Cette race qu’il a toujours connu, et élevé. Celle-là même qui jusqu’à récemment encore, tirait les charrettes remplies de 2 à 3 tonnes de cannes.
Si aujourd’hui, cette pratique tend à disparaître, Camille, éleveur de boeufs Moka à Saint-Louis, veut tout faire pour perpétuer la tradition.
"Faut pas perd le patrimoine. Ma toujours grandi ek ça. Et ça i perdra pas, pour les enfants aussi. Mi néna toujours aussi mon charrett en souvenir".
L’animal est aujourd’hui primé au Salon de l’Agriculture à Paris. Grâce à cela, les éleveurs devraient être encouragés à l’élever dans les pâturages réunionnais. D’autant plus qu’il demande très peu de moyens et se montre résistant, comme le rappelle Max Fontaine, président de l’Association de promotion du patrimoine écologie Réunion (Apper).
"C’est un animal qui est très bien adapté à la nature ici. Il résiste beaucoup à la chaleur. Par exemple, dans l’Ouest, il vit dans la savane, où il n’y a pas d’arbre, et ne se nourrit qu’avec du fourrage. Les gens ne lui donnent pas de concentré, il n’y a pas besoin de bâtiment etc."
Le boeuf Moka a été importé à La Réunion dans les années 1710. Son existence actuelle est fortement liée à la période de plantation du café, originaire du Yémen, transitant par le port de Moka.
"Ils utilisaient des boeufs porteurs, qui grimpaient dans les remparts. C’est la raison pour laquelle le boeuf Moka a été importé à La Réunion. On l’a croisé avec différentes races locales ou comme le zébu de Madagascar".
Les défenseurs de cette espèce comptent bien la développer, grâce à cette reconnaissance. Camille envisage pour sa part d’améliorer la reproduction. Il pourrait aussi rénover sa vieille charrette et en faire un outil touristique.