Une profession en deuil et une conférence de rédaction pleine d’émotion ce matin au Quotidien.
Grande émotion ce matin lors de la conférence de rédaction de nos confrères du journal Le Quotidien. Une profession est en deuil mais "préfère mourir debout que vivre à genoux", une expression de Charb employée en 2012 dans le journal.
Nicolas Bonin, journaliste au Quotidien raconte comment il a vécu l’annonce de cette attaque terroriste : "Hier, j’étais très en colère. J’étais révolté par le fait qu’on puisse abattre des gens sur leur lieux de travail, parce que c’est un acte de guerre."
Mais au lendemain de l’attentat, la colère n’est plus le sentiment qui domine : "Ce matin, je suis surtout triste. Je commence à mesurer. Ce n’était pas des gens que je connaissais, mais des gens que je lisais. J’ai grandi avec Cabu à la télé."
Le journaliste explique : "On mesure que les deux gamins qui ont tiré ne sont pas des ennemis extérieurs mais des gamins qui ont grandi dans le 10ème arrondissement de Paris. Ils ont peut-être regardé Cabu à la télé comme nous. On se dit que l’humanité, il y a des trucs qui vont pas."
Quant à une éventuelle attaque à La Réunion, Nicolas Bonin ne se sent pas en danger : "Je ne pense pas. Ici, il y a une tolérance. Mais ça ne veut rien dire. Il peut y avoir un fou. Je ne me sens pas en danger ici, mais ça peut arriver qu’il y ait des agressions."
Pour ce qui est de l’hommage rendu aux victimes par la presse locale à la mi-journée, Nicolas Bonin affirme : "J’y serai par solidarité avec toutes les familles. J’y serai en tant que républicain, parce que dans ces moments-là, il faut se rappeler qu’on est de la même famille, au-delà de nos différences. C’est faire corps, c’est montrer qu’on est le même pays."