Furcy, l’esclave qui revendiquait sa liberté. L’historien et Anthropologue Gilles Gérard a livré son éclairage en direct sur Antenne Réunion ce jeudi soir.
L’esclave Furcy qui est-il ? En quoi son histoire a-t-elle marqué la Réunion ? Un esclave qui assigne son maître en justice grâce à sa soeur, et réclame sa liberté, l’épisode historique inspire les nouvelles générations. Depuis quelques temps fleurissent sur les ponts, les arbres, les galets... des messages "Libèr Nout Furcy".
L’historien et Anthropologue Gilles Gérard revient sur l’histoire peu banale de l’esclave Furcy. Il explique : "Il est le fils d’une esclave indienne qui a été emmenée en France par sa maîtresse et qui a ensuite été vendue à une propriétaire qui l’a amenée à La Réunion". Un acte qui aurait dû conduire à sa liberté. Le destin en a décidé autrement.
La mère de Furcy a eu trois enfants. Une fille qui va être affranchie, un garçon qui a vécu une vingtaine d’année et l’esclave qui a marqué La Réunion. "Un esclave ne peut pas aller en justice contre son maître. C’est sa soeur, une libre de couleur qui va faire les opérations. Elle sera même emprisonnée un ou deux jours lors du procès de 1817", raconte-t-il.
Un procès perdu par l’esclave qui est emmené à l’île Maurice où il deviendra un confiseur célèbre. "Il va continuer toujours à se battre", indique l’historien. En 1830, Furcy se rend en France "à moitié clandestinement". C’est finalement en 1843 qu’il termine sa bataille "avec la reconnaissance de son état de ’libre’ ", précise Gilles Gérard.
L’historien et anthropologue salue par ailleurs les hommages rendus aujourd’hui aux figures de l’esclavage. "Quand je vois sur les pages Facebook des jeunes, des artistes, des militants culturels qui se mobilisent pour la connaissance de l’histoire de La Réunion, c’est formidable", se réjouit-il.