Validé en séance plénière par les membres du Conseil Economique et Social Régional, le rapport de la commission "Développement Humain" intitulé "Pour une Ile lettrée" vient rappeler l’urgence de mettre en place des dispositifs efficients pour vaincre l’illettrisme, véritable fléau à la Réunion. Au travers de ce rapport, les membres du CSER ont voulu mettre en lumière les dysfonctionnements des dispositifs actuels et proposer un ensemble de mesures pour améliorer la prise en charge des personnes illettrées.
Cloisonnement, manque de lisibilité, processus d’évaluation défaillant : tels sont en substance les dysfonctionnement relevés par les membres du Conseil Economique et Social Régional, dans un rapport publié ce jour sur le thème de l’illettrisme à la Réunion.
Ce rapport traite d’un problème récurrent. En effet, le taux de personnes illettrées est de 20% depuis vingt ans. Malgré la prise de conscience des pouvoirs publics et la mise en place de nombreuses mesures visant à résorber ce problème de société, la situation est au point mort. Le dernier recensement faisait état de 112 000 Réunionnais touchés par l’illettrisme. 30% des adultes en emploi seraient illettrées.
Pour le CSER qui s’est penché sur le problème, le dispositif élaboré n’a pas été à la hauteur des ambitions affichées par la Charte partenariale de lutte contre l’illettrisme. Si la préoccupation des responsables et de la population est réelle, des moyens plus performants doivent être mis en oeuvre pour éviter que le nombre d’illettrés n’augmente davantage. A la Réunion le taux d’illettrisme atteint les 22% contre 9% dans l’hexagone.
Parmi ces Réunionnais en grande difficulté, on retrouve des jeunes qui décrochent faute d’un soutien pédagogique suffisant. Il apparait donc urgent pour la Commission "Développement Humain" d’établir un cadre de référence et de travailler en profondeur sur trois thèmes majeurs : la lisibilité, les processus d’évaluation et l’élargissement des partenariats.
Sur le premier point, la Commission juge primordial de créer un site où l’ensemble des informations concernant l’illettrisme (chiffres, acteurs, adresses) seront accessibles à l’ensemble des Réunionnais, afin de rendre plus lisibles les actions entreprises par les acteurs sociaux. D’autre part, les membres du CSER veulent attirer l’attention sur l’utilité d’élargir les partenariats pour les étendre au monde de l’entreprise ainsi qu’à la société civile. Une coordination efficiente devrait en effet permettre de lutter plus efficacement contre l’illettrisme.
Les pouvoirs publics ne doivent pas perdre de vue l’impact de l’illettrisme sur l’économie locale. Et pour cause, selon le rapport produit par la Commission "Développement Humain", mieux accompagnés, les jeunes verront leur intégration sur le marché professionnel facilitée. Les enjeux sont donc importants pour le développement économique de l’île.
Le CSER qui a certes pointé les dysfonctionnement du système actuel veut avant tout porter l’attention sur les solutions proposées pour enrayer le problème de l’illettrisme. Ainsi que l’énonçait Michèle André, membre du Conseil Economique Régional, il s’agit de "raccrocher l’efficacité de chaque partenaire au projet global" et de faire preuve d’une vigilance accrue afin de réduire ses carences.