L’interruption volontaire de grossesse (IVG) sera remboursée à 100% à partir de 2013. Les députés ont voté aujourd’hui le remboursement total de cet acte médical, dans le cadre de l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale 2013. Les Réunionnais semblent bien accueillir cette annonce.
C’est une première en France. L’avortement sera entièrement remboursé par l’assurance maladie pour toutes les femmes à partir de 2013. Au Centre Hospitalier Universitaire Félix Guyon, entre 700 et 800 femmes subissent une interruption volontaire de grossesse chaque année, en moyenne.
Jusque là, les frais liés à ces interventions étaient pris en charge par les mutuelles, ou par les hôpitaux. L’Assemblée nationale a voté ce vendredi 26 octobre le remboursement à 100% des IVG, une revendication de longue date des associations féministes et une promesse de campagne de François Hollande.
Les Réunionnaises interpellées sur ce sujet réservent dans l’ensemble un accueil positif à cette mesure. Elles évoquent aussi "une avancée pour le droit des femmes". Les acteurs de la santé tiennent un discours plus modéré. S’ils saluent cette avancée qui facilitera les choses pour les femmes issues de milieux défavorisés.
Notre département est très concerné par la question de l’IVG. En France, sur cinq femmes enceintes, une choisit de recourir à l’interruption volontaire de grossesse.
Après un débat prolixe en hommage à Simone Veil et à sa loi sur l’IVG votée en 1975, la ministre de la Santé Marisol Touraine a mis en valeur une mesure historique qui concrétise un "choix de santé publique". Selon elle, un avortement n’est "jamais un acte anodin" pour une femme.
Jusqu’ici, le remboursement des IVG se limitait à 70% ou 80% pour un coût compris entre 200 et 450 euros, selon les méthodes utilisées, médicamenteuse ou chirurgicale.
Par ailleurs, les députés ont également adopté un amendement portant sur le remboursement à 100% de la contraception, dont la pilule, pour les jeunes filles âgées de 15 à 18 ans. Marisol Touraine, instigatrice de cet amendement, a fait savoir qu’en 2009, un total de 11.679 IVG a été pratiqué sur des jeunes filles âgées de 15 à 18 ans. Globalement, la prise en charge des contraceptifs devrait concerner 1.139.000 personnes.
Selon Le Figaro, la gratuité de la contraception chez les mineures représente un coût additionnel de 5 millions d’euros.
Les députés devraient achever ce vendredi soir l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale 2013. Ils procéderont au vote solennel sur l’ensemble du texte mardi prochain, avant de passer le relai au Sénat, qui se mettra à son tour au travail à partir du 12 novembre.
Source : Le Figaro