Un manifestant est mort ce mercredi à Mayotte et un autre a été blessé lors d’affrontements entre forces de l’ordre et les protestataires. A la veille de sa visite à la Réunion et 5 jours après son déplacement sur l’île aux parfums, Marie-Luce Penchard a exprimé "sa très vive émotion" suite à ce drame, dénonçant la "volonté de casser de certains groupes isolés" et appelant à nouveau au calme.
Lors de nouvelles échauffourées survenues à Mayotte ce mercredi matin, un manifestant de 39 ans a trouvé la mort victime d’une crise cardiaque. Selon les médecins qui l’ont auscuplté, son corps ne présentait pas de trace d’impact de projectile. Un autre manifestant a été blessé par un tir de flash-ball et hospitalisé à Mamoudzou. La situation est électrique dans les rues de la capitale mahoraise 23 jours après le début du mouvement contre la vie chère.
Vendredi dernier, la ministre de l’Outre-Mer Marie-Luce Penchard s’était rendue en urgence sur l’île aux Parfums. Une visite destinée à apaiser la situation. Condamnant les actes de violence et les méthodes jugées radicales de certains leaders syndicaux , Marie-Luce Penchard avait insisté sur les changements permis par la départementalisation comme l’augmentation des prestations pour la restauration scolaire, la modernisation de l’hôpital de Mamoudzou ou encore l’augmentation progressive de l’allocation rentrée ou la mise en place du RSA.
Suite au drame survenu ce mercredi, la ministre, estimant "que la situation était en voie d’apaisement", a exprimé "sa très vive émotion". Pour la ministre, des groupes "isolés profitent de ce conflit pour casser". La ministre a également réitéré son appel au calme et affirmé qu’elle souhaitait "que toute la lumière soit faite sur ce drame".
Voici le communiqué de la ministre dans son intégralité :
« Alors que la situation était en voie d’apaisement depuis mon retour de Mayotte,
j’apprends avec une très vive émotion le décès d’un homme de 39 ans. Le Procureur
de la République a ouvert une enquête et je souhaite que toute la lumière soit faite
sur ce drame.
Mes pensées, et celles de tout le gouvernement, vont à sa famille, à ses proches et à
l’ensemble des mahorais qui sont dans la peine. Dès le début du conflit, ma priorité a été d’appeler au calme parce que je sais que seul le dialogue permet d’obtenir des résultats et que la violence est une impasse, une impasse dramatique aujourd’hui.
Mon émotion est d’autant plus grande que depuis deux jours le dialogue avait
retrouvé ses droits, qu’un accord avait été signé avec l’un des syndicats majoritaires,
que les magasins étaient de nouveau ouverts et que les enfants étaient de retour à
l’école.
Malheureusement des groupes isolés, qui depuis le début profitent de ce conflit pour
casser, continuaient à faire le choix de la violence. Plus que jamais, j’invite l’ensemble des responsables de Mayotte à s’associer à moi pour en appeler au calme ».